Schnaps est un bateau tout confort, équipé de toilettes et tout et tout. A la base, il est conçu avec 2 toilettes. Des placards, un à l’avant, un à l’arrière, qui deviennent suffisamment grands pour y trôner lorsque l’on ouvre les portes. C’est assez malin comme système… Par exemple, pour les toilettes arrière, qui donnent dans un passage (son petit nom à ce passage, c’est le « confessionnal »), il suffit d’ouvrir la porte des toilettes – ce qui ferme le passage – et de fermer la porte glissante de l’autre côté, et voilà des toilettes presque spacieuses.
Bon c’est pas très clair alors je mets un petit dessin…
Alain, l’ancien propriétaire, avait transformé les toilettes avant en penderie et conservé (plus exactement, remis en état de fonctionnement) les toilettes arrière. Testées et approuvées pendant le convoyage, les toilettes à l’arrière c’est très utile (quand il fait nuit et qu’il devient déconseillé de faire des acrobaties sur la jupe du bateau, quand on est une fille et qu’on n’a pas envie de se déshabiller sous la pluie dehors par exemple). Par contre, au port, ça ne sert à rien. Oui, parce que nos toilettes rejettent tout ce qu’on y met directement dans l’eau, et c’est dégueulasse de laisser nos effluents dans le port, pour nous comme pour les voisins. On utilise donc les toilettes du port, ou les toilettes du boulot (en arrivant le matin, c’est le premier réflexe ; en partant le soir j’y pense aussi…)
Ceci dit, c’est dommage d’avoir un espace inutilisé sur le bateau, sachant qu’on a des tas de choses à ranger. Assez naturellement, les toilettes se sont retrouvées occupées par tout plein d’objets bien pratiques.
« – Où est-ce qu’on va ranger les réserves de sopalin et de PQ ?
– On n’a qu’à les mettre dans les toilettes pour le moment.
– Et les sacs plastiques et les sacs de courses ?
– Pareil
– Et les chiffons ? et les réserves d’éponges ? et le panier à linge ? et les pinces à linge? et les torchons ? et les mouchoirs en papier ?
– … »
Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce qu’on ouvre le placard-toilettes. Ca sentait pas bon, là-dedans. J’avais pourtant fait une grande chasse d’eau à l’eau douce avant de transformer les toilettes en placard, mais visiblement – olfactivement plutôt – c’était insuffisant. Les aérations que l’on a fait subir au placard-toilettes n’ont pas suffit, ça sentait toujours mauvais. Dans des cas comme ça, il n’y a pas 36 000 solutions : il faut tout nettoyer de fond en comble.
Désencombrement du placard, démontage complet des toilettes : cuvette, pompe à main, valves diverses et variées, tuyaux d’arrivée d’eau et d’évacuation du mélange à évacuer… Tout est passé au nettoyage : eau de javel, brosse à dents pour enlever tout ce qui s’était incrusté dans les recoins et filetages… Je vous passe les détails de l’odeur au démontage.
L’eau de javel, c’est quand même super puissant. C’est encore le meilleur outil que j’aie trouvé pour nettoyer les tuyaux trop longs pour se faire frotter par la brosse à dents. Il suffit de remplir le tuyau, de laisser agir et de rincer. De recommencer l’opération si l’encrassement est important. De s’émerveiller des supers pouvoirs de la javel. D’essayer de ne pas en abuser parce qu’il y a sûrement des petits poissons qui n’aiment pas beaucoup la javel. Au passage, il y a des hippocampes et des étoiles de mer dans le bassin à flots du port de Lorient, je ne sais pas comment ils sont arrivés là…
Remontage des toilettes sous les regards des promeneurs du samedi – « Maman, elle fait quoi la dame sur le ponton ? » « Euh… je crois qu’elle nettoie les toilettes de son bateau »…
Bref, on finit de nettoyer les vannes d’arrivée et d’évacuation des eaux, la coque, on remonte tout et hop, c’est tout propre, tout rangé !!! On a un placard-toilettes qui ne sent plus mauvais !!!
Ah oui, et juste pour donner des nouvelles des toilettes de l’avant : une penderie, c’est bien, mais on range vachement plus de choses dans des étagères. Et le bateau fourmille d’autres penderies. Donc j’ai transformé la penderie en placard à 5 étagères, en découpant des étagères de formes bizarroides (la coque, c’est pas très vertical comme forme), en fixant des tasseaux en moabi, un bois exotique qui résiste à l’humidité. Pour les étagères, on a utilisé des chutes d’agglo mélaminé et de contreplaqué, on va tester leur tenue à l’ambiance humide, et si besoin, on les reproduira en bois plus résistant plus tard. Pour augmenter la résistance à l’humidité de l’agglo, j’ai peint les chants avec du silicate de soude (on avait fait ça pour notre meuble de cuisine dans l’ancien appart, ça avait bien résisté). Et puis j’avouerais que mes découpes n’ont pas été parfaites du premier coup ; quand il faut raboter après coup ce n’est pas bien grave, mais quand une lime à épaissir devient nécessaire, c’est plus difficile. Je préfère me faire la main sur des étagères en matière pas trop noble, qui ne m’en voudront pas des imperfections que je leur fais subir…
Et voilà, on a des étagères, qui pour l’instant abritent notre bazar (celui qui encombrait le carré avant) et en particulier notre éolienne, reçue il y a peu, et qui attend qu’on s’équipe d’un portique pour trôner fièrement à l’arrière de Schnaps… affaire à suivre !
encore bravo !!!