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L’intérieur

Je pourrais trouver bien des excuses pour avoir omis d’écrire un article lors de notre précédente visite sur Schnaps début février. On était trop occupés, entre la marmaille, la conception des travaux, les trajets, le boulot. Mais l’excuse la plus honnête c’est sûrement qu’on préfère partager nos expériences positives que des visites déroutantes…

Ceci dit, on n’a jamais caché que ce n’est pas toujours une partie de plaisir de rénover un bateau, de voyager, de naviguer, de faire la paperasse à chaque escale, et j’en passe. Mais on est un peu trop pudiques pour partager nos interrogations, déceptions et autres inquiétudes publiquement. C’est plus drôle, plus facile et plus glorieux de montrer le côté positif de nos projets !

Enfin comme la toute dernière visite était positive, je peux faire d’une pierre deux coups, partager des interrogations qui se sont expliquées et mettre en valeur les nouvelles avancées des travaux.

Lors de notre visite début février, Dave et Julie n’étaient pas là. Pour une fois qu’ils ne prennent pas sur leur temps de week-end pour nous voir, ils avaient bien le droit. Ça faisait un petit moment qu’on n’était pas allés voir Schnaps et Dave et Julie, qui savaient que Binouille venait d’arriver, ne nous avaient pas trop sollicités.

On a découvert des choses auxquelles on ne s’attendait pas. Ça arrive des fois, évidemment, mais comme Dave est là pour expliquer le pourquoi du comment, on a assez de contexte pour comprendre et on approuve ses décisions. Là on a découvert que la mousse d’isolation, à l’intérieur, était posée en mosaïque alors qu’on avait prévu qu’ils posent de grands panneaux. Gain de temps (donc factures un peu moins grosses), moins de ponts thermiques, moins de chutes de mousse : on n’y voyait que des avantages. Si Dave avait été là, il nous aurait dit qu’ils avaient fait un essai en collant un panneau de mousse, qu’il l’avaient décollé pour vérifier la tenue et que le résultat était décevant. Moins de 50% de la surface du panneau avait adhéré à la coque, à cause de sa concavité, de la flexibilité assez faible de la mousse (qui apparemment casse plutôt que de se courber, ça c’était pas dans nos prévisions du tout, et ça ne correspondait pas à l’expérience que l’on avait faite sur le fond de la salle de bain), de la surface pas franchement régulière de la coque à l’intérieur. Donc ils ont opté pour des briques de mousse, bien collées, avec une colle chargée pour réduire les ponts thermiques.

Une mosaïque de briques de mousse polyuréthane dans la cabine avant. Coupées sur mesure et numérotées…
De l’autre côté, lesdites briques collées et recouvertes de résine

On a aussi vu le nouveau capot de baille à mouillage. Thomas avait bien dit que l’ouverture à l’avant servirait à la ventilation, mais le capot n’avait pas d’ouverture. Là encore, on était déçus qu’ils aient passé du temps et de la matière à fermer l’ouverture. Thomas avait pourtant envoyé des dessins assez clairs, on en avait parlé… Dave nous a expliqué plus tard que pour fabriquer le capot c’était plus simple de tout faire en une pièce, qu’il n’avait pas coupé l’aération parce qu’il trouvait que ça ferait un grand trou à l’avant et qu’il préférait confirmer ça avec nous vu que c’est assez facile de couper, un peu moins facile de boucher un trou.

Le couvercle de la baille à mouillage dessiné en 3D. La partie avant est séparée (on ne l’ouvrira pas souvent), et on voit bien un trou d’aération devant le panneau sombre
La version « finie » qui nous a troublés parce qu’on ne ventile pas grand-chose avec ce petit trou !
Cette fois ça va ventiler Smile

Ajoutons à cela une ou deux petites erreurs – ça arrive, des erreurs, et encore, ça ne leur arrive pas bien souvent, à l’équipe de Dave – et on avait embarqué sur le train des inquiétudes face à la qualité du travail, au coût des rénovations (qui coûtent plus cher que prévu, entre autres parce qu’on en demande plus, mais si elles pouvaient ne pas trop empiéter sur le budget voyage ça serait bien), à notre capacité de communiquer avec Dave et son équipe…

Tout ça s’est bien apaisé depuis, vu qu’on a pu parler avec Dave et Julie, qu’on a compris leurs décisions, qu’on essaie tous de communiquer plus et mieux (plus de photos, des coups de fil pour les petites et grosses questions entre deux visites). Mais c’était pas drôle…

La communication est bien souvent à la racine des soucis sur les travaux de Schnaps. Certaines choses nous paraissent évidentes parce qu’on a conçu un élément, on a écrit sur les plans que deux pièces devaient être alignées et on sait que ça a des conséquences sur le reste des meubles à fabriquer, mais c’est moins évident pour les gars qui montent les meubles, même si c’est écrit sur les plans. Quand on envoie une version actualisée de certains plans – parce que nos productions à nous aussi peuvent comporter des erreurs, et on peut avoir des meilleures idées après avoir envoyé des plans… – c’est plus facile pour nous qui connaissons les différences entre les deux versions de nous rendre compte que la version qu’ils ont imprimée pour le chantier est obsolète (ouf, on a vu ça avant qu’ils ne commencent la salle de bains !). Quand on demande que les trous d’évacuation de l’eau du couvercle du fond du cockpit passent de l’autre côté, ça arrive qu’ils comprennent qu’on voudrait que les trous pour les charnières se trouvent de l’autre côté (là encore, grâce à une question de Dave, on a réalisé qu’il y avait eu incompréhension assez tôt et on a pu rectifier le tir). Si on était là tous les deux jours pour une discussion de 10 minutes, on pourrait saisir au vol toutes les occasions d’être un peu plus clair, de comprendre les difficultés techniques qui se présentent, mais vu qu’il y a au moins 3 heures de route, on doit se contenter d’une visite tous les 2 ou 3 week-ends. Le téléphone c’est bien mais ça ne vaut pas un coup d’œil ni des dessins au crayon sur un bout de papier pour réfléchir ensemble à une solution.

Et donc, notre dernière visite. L’isolation est quasiment terminée, et les meubles commencent à apparaître ! La cabine avant, celle des enfants, s’étoffe de deux lits superposés. La bonne nouvelle c’est que les espaces pour chaque lit ne paraissent pas trop riquiquis. Les loulous seront contents d’avoir leurs nouveaux lits et même une petite étagère en tête de lit !

La pose de la structure qui tiendra les lits sur la coque avant l’isolation (et le dos de Mike)
En cours d’isolation, Les lecteurs attentifs noteront que je recycle une image.
Les lits du haut se dessinent. Les matelas seront posés sur des lattes.
L’isolation de la paroi avant – et comme celle-ci a le bon goût d’être plane, pas besoin de la mosaïque !!
Dessous on voit le plancher des lits du bas.
Une petite étagère en tête de lit

Dans le carré, les parois « fixes » sont installées. Le reste sera démontable (on a toujours besoin de démonter pour faire passer un câble de plus, inspecter un truc, améliorer un autre, construire un congélateur… Ça ne ressemble pas encore à un carré, mais ça viendra !

Les réservoirs montés
Les parois non démontables du carré. J’ai un peu oublié de prendre des photos du carré, j’avoue…

Côté cuisine, les plans sont faits et on remet en question la matière du plan de travail. On visait de l’inox mais il semblerait que ça soit difficile de faire des rebords en inox sur une forme aussi alambiquée que celle de notre plan de travail. Les rebords sont non négociables vu qu’ils éviteront à l’eau de couler sur nos pieds comme elle faisait avant. Donc on réfléchit à d’autres options, soit de l’inox avec des rebords rajoutés en bois, soit du bois avec un rebord intégré plus discret.

Pour l’instant il n’y a pas grand-chose dans la cuisine, juste une paroi fixée à la coque et l’isolation. À droite on aura le frigo et l’évier, à gauche le four et la plaque à induction.

On a aussi parlé des faux plafonds, des planchers, des rideaux pour les hublots qui seront intégrés aux faux plafonds, des profils de LEDs qui participeront à la tenue des faux plafonds en plus d’apporter de l’éclairage…

Dans le carré : le dessous des passavants a été nettoyé, Dave et ses gars sont en train de placer des cales sur lesquelles on mettra du velcro (du dual-lock pour être précis) qui tiendra les faux-plafonds. Les grandes lattes et le U sont temporaires, elles servent à s’assurer de la planéité des cales.
Et si vous vous demandez pourquoi on s’occupe des détails comme les faux-plafonds alors que les meubles du carré ne sont même pas finis, c’est parce que l’accès au plafond est facile tant que tous les meubles ne sont pas en place. Ça sera un peu moins facile de se faufiler là-bas dans quelques semaines !

Il restera encore quelques étagères dans le grand placard en face de la salle de bains, la salle de bains, les toilettes avec l’aménagement pour la machine à laver, et la table à cartes qui est en cours de conception.

Un lot de pseudo-batteries en carton pour vérifier que ça pourra passer. J’ai recyclé le carton de la table à induction, qu’on teste dans l’appart en attendant de pouvoir l’installer dans Schnaps !

À l’extérieur, on a un nouveau capot de baille à mouillage et une sortie pour la commande de dérive : on n’aura plus besoin d’aller dans le carré pour descendre ou monter la dérive au dernier moment, on pourra faire ça du cockpit – et en plus on gagne un peu de place dans le carré !

On est sur le passavant tribord et on regarde dans le bateau par un hublot. Notez en bas de la photo la sortie du bout de commande de dérive, qui part dans un tuyau dans le carré jusqu’au centre du bateau où se trouve la dérive.

L’axe de la dérive a également été enlevé, ce qui me donne l’occasion de féliciter nos participants au dernier petit jeu. Il n’y a pas eu de dilation thermique en chauffant et refroidissant, mais oui, l’électrolyse, ils ont tenté ! Donc Damien gagne encore, même si ce n’était pas sa solution de prédilection. Mais ça n’a pas suffit, donc ils ont soudé une pièce sur l’axe et ils ont bourriné avec 2 crics de 4 tonnes. Il semblerait qu’un délicat soupçon de force brute ait été employé car Julie m’a dit que les gars avaient retourné tout le chantier à la recherche de la plus grosse masse possible…

La goupille est sortie, on voit à travers la quille!
De l’autre côté aussi

On va finir sur un autre petit jeu pour récompenser les lecteurs assidus qui tiennent jusqu’au bout de mes articles à rallonges : c’est quoi ça?

Indices : c’est en carton et scotch, on est dans la cabine arrière près du moteur (on voit la mousse d’isolation du moteur), et c’est Tomtom qui l’a fait. Allez, je suis généreuse en indices : on voit un bout du plancher juste à côté du scotch et un morceau de varangue en blanc.

À vos commentaires !


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2 comments to L’intérieur

  • DIAZ Claire

    Alors moi, je reprends le train en marche, vu que j’avais un peu décroché question technique…Mon côté terrien se retrouve dans l’apparition du mobilier et l’organisation de votre intérieur. Et on vous pardonnera la pause dans les articles au vu de l’événement de taille arrivé dans votre famille. Bienvenue à la moussaillonne Binouille.

  • Clairette

    Un autre commentaire de Matt [édité parce que la correction automatique était un peu trop créative] :
    Coucou les Schnaps! Merci pour les news et bravo pour mener à Bien ce projet !
    Pour le carton:
    Ma première pensée était un sous marin en carton pour les enfants mais je me dis au Tom ferait bien mieux que ça (le carton et l’eau bof bof).
    Je pense du coup qu’il s’agit du gabarit de réservoir de gasoil ?
    Bises à tous

    Clairette :
    Il y a de l’idée, tu chauffes ! (pas avec le sous-marin effectivement : les loulous proposeraient d’en faire un en Lego plutôt qu’en carton !)

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