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Iaorana Mangareva

Après la longue et pénible traversée du Pacifique Est qu’on n’oubliera pas de sitôt, nous vous avions laissé là :

Gambier

Arrivée aux Iles Gambier

Nous voici donc, quelques heures plus tard, au mouillage devant Rikitea, le chef-lieu de Mangareva et de l’archipel des Gambier.

Mangareva, c’était un des rêves d’enfance de Tomtom : si la lecture des récits d’Alain Gerbault sur son Firecrest n’avait laissé qu’un mot dans les souvenirs de sa petite tête, ç’aurait été Mangareva. Et puis c’est un joli mot. Tout comme beaucoup de noms de lieux, ou de noms de personnes ici : Akamaru (le « u » se prononce « ou », et le « r » est roulé), Taravaï, Mokoto, Toa-Ugaru (celui-ci signifie « Ecume de mer », c’est un prénom), et j’en passe… Nous n’avons pas encore appris à parler Mangarévien, mais nous ne nous lassons pas d’écouter les sonorités pleines de voyelles, de r roulés en douceur, les phrases ponctuées par des rires… Allez, quelques mots de vocabulaire utiles quand même : Iaorana signifie Bonjour, Maro’i (avec un accent sur le i) Merci, Nana Au revoir, Manuïa Santé, Ma’a la nourriture…

Des îles Gambier, nous avons tout d’abord aperçu la silhouette, au loin, en mer, au lever du soleil. Cet archipel est formé par une caldera (comme la Caldera de Taburiente, à La Palma, mais plus près du niveau de la mer) : un volcan qui a créé une montagne, mais dont le sommet s’est effondré sous son propre poids lorsque la chambre magmatique s’est vidée. Plusieurs îles forment donc une sorte de couronne montagneuse, inondée d’eau très profonde au centre, et le corail se développe autour des îlots.

Pour ceux qui imaginent des îles de sable émergeant à peine du niveau de l’eau, bordées de cocotiers, c’est pas du tout ça, du moins en ce qui concerne les îles principales. Imaginez plutôt quelques montagnes boisées et fleuries, au niveau de la mer. De quoi faire un paysage sacrément joli, pour moi le plus joli qui nous ait fait crier « Terre ! ». Dans notre contexte de mât plus très bien accroché, la vue de l’île signifiait aussi que nous arrivions en lieu sûr, ce qui a décuplé le plaisir d’apercevoir ces crêtes découpées au milieu de rien, à tel point que je me suis retrouvée dans le cockpit à trépigner de joie, taper du pied, sauter en rond, comme les grenouilles dans un ruisseau.

baieRikitea.jpg

La baie de Rikitea où Schnaps se repose au mouillage, avec l'île d'Akamaru au second plan

Pour garder l’accès à internet – nous avions le wifi sur le bateau ce qui facilitait grandement les choses pour passer commande puis gérer l’expédition de pièces toutes neuves – d’une part, et pour éviter de solliciter ce qui restait de notre gréement d’autre part, nous ne sommes pas allés nous promener dans les motus (les autres îles de l’archipel, plus petites) par temps instable qui pouvait générer du vent et des vagues, et sommes restés un long moment à l’ancre devant Rikitea. Et bien on a vu pire, comme escale !!! Quel plaisir, de descendre se promener sur l’unique route de l’île (parfois aménagée, parfois un gros chemin), de grimper sur les hauteurs de Mangareva, de croiser tous ces gens adorables, souriants, calmes, de dévorer des fruits exotiques offerts par la population… Tout cela méritera bien quelques articles !!

depuisLeMontDuff.jpg


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7 comments to Iaorana Mangareva

  • Mamodile

    On voudrait bien voir ça, Clairette Colomb transformée en grenouille..
    « Maro’i » pour ce moment de douceur de votre longue escale. Schnaps semble frétiller, fraîchement câblé… Bravo encore pour votre constance parfois mise à rude épreuve !
    Bisous bisous

  • papaM

    Il semble que vous profitez tellement que les rédactions diminuent en proportion, alors que vous nous aviez habitué à des articles de taille XXL ! Mais oui, on en redemande !
    Pas tout à fait programmé, mais tout de même, ca commence à ressembler à ce que vous vous imaginiez, l’ambiance, le repos ?
    C’est déjà quelque chose d’aller voir- et de cette meilleure façon – l’endroit dont on rêve depuis toujours. Je suppose que la réalité est plus forte, si on fait fi des soucis avant d’y arriver…mais finalement non, ça va avec surtout si s’est aussi bien terminé. J’ai froid dans le dos pour vous…et pour ce que vous construisez.

    • Tomtom & Clairette

      Mais non les articles ne diminuent pas… Simplement on les écrit, puis il faut les fignoler, puis y ajouter des photos, se battre avec la connexion wifi qui n’est pas toujours d’humeur à collaborer, etc, etc… Effectivement, on reporte ces tâches pas toujours rigolotes à la fin de notre séjour. Mais il y a des articles, il y en aura un tas sur Mangareva !
      Pour le côté rêve, je pense que le mieux c’est d’essayer de ne pas se faire d’idées sur ce qu’on va trouver, de laisser la surprise venir et de s’émerveiller simplement des belles choses et gens qu’on rencontre…

  • Claire TABARY

    des montagnettes au milieu de l’océan? chouette, ça me plairait aussi, sauf que mes gambettes n’auraient pas été aussi patientes que les vôtres pour gambader. Vous me direz qu’une fois arrimés sur Schnaps, z’avez plus vraiment le choix, faut bien attendre la terre pour faire un 100m libérateur de toutes vos tensions. Quoique la technique de Clairette est pas mal non plus, le plancher du cockpit est costaud? ce serait bête de passer au travers au mouillage. Ca y est, Schnaps est habillé de neuf? il doit se dandiner d’aise dans la baie et il doit être aussi impatient que vous de repartir, les mésaventures en moins.

    • Tomtom & Clairette

      Il semblerait que mes références culturelles ne soient pas partagées par le public Haut-Savoyard. C’est compréhensible : la grenouille est bretonne ! Notre connexion ne me permet pas de vous charger la musique, mais cherchez « les filles de Redon » sur internet et écoutez…
      Quant au 100 mètres, c’est un peu difficile, après 44 jours de mer pendant lesquels on n’a pas particulièrement fait travailler nos muscles de gambettes, mais la petite balade, même en montée, à terre, est un pur bonheur !

  • mamounnette

    Merci beaucoup.
    Vous m’avez donné l’occasion d’en savoir plus sur les îles Gambier qui semblent un endroit où il fait très bon vivre !
    Et cela permettra à celles et ceux qui s’appellent aussi Gambier (comme moi) d’avoir un regard nouveau sur leur nom de famille.

    • Tomtom & Clairette

      Attends, t’as encore rien vu !! Il y a encore des tas d’articles, et peut-être un jour, des tas de belles photos…

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