Après notre escale à Mindelo, nous voulions passer quelques jours à Saõ Antaõ, l’île d’en face, de l’autre côté du canal. Oui mais voilà, on ne peut pas sortir du Cap-Vert sur Saõ Antaõ, car il n’y a pas de bureau de l’immigration là-bas, et il faut donc que le fonctionnaire de l’immigration à Mindelo accepte d’anti-dater nos passeports. On aurait aimé avoir 4 ou 5 jours pour visiter l’île, mais on n’a pas pu négocier plus que 2, soit une clearance pour la fin du week-end. Sinon, pas possible, il faut revenir à Mindelo pour faire les papiers. Oui, c’est débile, mais c’est comme ça. Notez que quand on est arrivé un vendredi soir, on peut faire ce qu’on veut où on veut à Mindelo et débarquer 5 passagers clandestins avant de pouvoir aller voir les autorités le lundi matin … Bref. On réussit tant bien que mal à se faire tamponner nos passeports : on arrive à 15h30, le gars prend 1/4 d’h pour nous expliquer, et finalement nous dire qu’il faut le papier de la police du port pour sortir, dépêchez vous je ferme à 16h … on y va, pour retrouver notre bonhomme à 15h50, ordinateur éteint, quasiment en train de filer à l’anglaise, histoire de nous planter à Mindelo pour le week-end … ouf !
La traversée du chenal s’effectue le lendemain sans encombre, dans la trentaine de noeuds de vent du canal, provoqués par l’accélération entre les îles (ça secoue un peu quand même !). On jette l’ancre derrière la jetée du port de Porto Novo, parfaitement à l’abri du clapot mais pas du vent, ce qui permet à Irène l’éolienne de maintenir les batteries à bloc, c’est déjà ça ! On a 2 jours à passer à Saõ Antaõ, il va falloir rentabiliser niveau balades …
On découvre Porto Novo et ses hauteurs l’après-midi … pas le temps de faire un très grand tour, juste ce qu’il faut pour se rendre compte du côté désertique de cette partie de l’île, et de se renseigner sur la balade que nous prévoyons de faire le lendemain.
Le lendemain donc, lever tôt pour trouver un aluger qui nous emmènerait à Cova do Paúl, près du sommet Nord de l’île. Un d’eux nous propose de nous emmener au prix aluger (= prix taxi / 10) dès que le ferry débarque avec son lot de passagers, puis nous dit que finalement il n’a pas assez de monde pour le trajet, nous propose un prix taxi… On est déçus, on a l’impression de se faire avoir – et de toutes façons on n’a plus assez de monnaie pour un prix taxi ! Notre chauffeur s’en va sans prévenir, puis revient quelques minutes plus tard alors que nous cherchons une solution de secours : finalement, il va à Cova ! En commençant par faire trois fois le tour de Porto Novo (il faut remplir l’aluger !). Quelques tours de pâtés de maison et coups de klaxon plus tard, nous voici partis dans la benne de notre pick-up bleu chargé comme il se doit sur la route de la montagne ! Et quelle route … Des lacets serrés, des ravins vertigineux, des pentes escarpées, et un air qui se rafraîchit à mesure que l’on monte. Surtout que l’aluger, lui, n’a pas que ça à faire, et monte à fond les ballons, dépassant sans vergogne ce qui gène sur cette route étroite, passant les virages à fond, le tout sur des pavés et en évitant les trous laissés par endroits par des glissements de terrain.
Nous arrivons donc – vivants et les cheveux aplatis vers l’arrière – au début de notre promenade, qui commence par un changement de monde : le chemin descend vers une vallée entourée de falaises (c’est en fait le cratère d’un volcan), et au fond de la vallée, des champs ! des arbres ! de l’herbe !! Et une atmosphère humide, grâce aux nuages qui s’engouffrent par une brèche, au Nord-Ouest … Nous avions prévu d’avoir chaud, mais il fait juste bon, c’est parfait pour la rando !
Justement, c’est vers cette brèche que nous nous dirigeons, pour suivre un sentier escarpé taillé dans les pentes escarpées du volcan et descendre vers Passagem et Paúl. Nous sommes dans un autre monde, rien à voir avec ce que nous avons vu la veille au dessus de Porto Novo. Tout est vert, il y a de la végétation partout, de l’eau coule au fond des ravins, et même une rivière, tout en bas, où les habitants se baignent …
La descente vers Paúl se fait tranquillement, et nous y attendons un aluger pour rentrer à Porto Novo et retrouver Schnaps. C’est l’occasion de constater que les aluger font tout, au Cap Vert : ils transportent les gens, certes, mais aussi les provisions (le chauffeur fait un détour en suivant un tout petit chemin pour apporter un panier de légumes), le courrier (idem pour une enveloppe à remettre à untelle) … Il passe dans les tous petits hameaux qui longent la route, parfois au bout d’un tout petit chemin à peine carrossable, et reprend son chemin. On a dû mettre 1h30 pour parcourir les 30 km jusqu’à Porto Novo, mais c’était sympa. En tous cas, c’est sympa quand on est en vacances, je ne sais pas si on supporterait ça tous les jours !
Merci en tous cas Fleur de Sel pour l’idée de promenade !!
Après une bonne nuit de repos, départ le lendemain matin pour Tarrafal de Montetrigo, un mouillage sur la côte Sud-Ouest de l’île, le dernier avant d’attaquer la traversée … Derniers petits bricolages et préparatifs, pas le droit d’aller à terre de toutes façons, notre visa a expiré, au mouillage à quelques dizaines de mètres d’une belle plage de sable noir. Mouillage bien plus rouleur – mais bien moins venté – que Porto Novo, d’ailleurs. Histoire de dire tranquillement – et certes un peu tôt – au revoir à cette bien jolie île !
Moi aussi je suis décalée, je n’avais pas vu ce mail ! Je suis contente pour vous que vous ayez apprécié cette île !
Mais de rien ! Et bravo pour la transat ! Nous sommes contents que vous soyez arrivés de l’autre côté. Alors on vous souhaite la bienvenue en Amérique ;-)
Merci beaucoup !
Et on est vraiment de gros recopieurs, on a fait du pain perdu au petit-déj, qu’est-ce que c’était bon…
avec un peu de décalage, je fais mes premiers pas dans votre sillage pour un voyage un peu par procuration. Merci et bravo !