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Saõ Vicente

Nous sommes arrivés le vendredi 5 novembre à Mindelo. Comme nous avons enfin quitté l’Europe, les visites administratives deviennent obligatoires… Mais à Mindelo comme ailleurs, le week-end, pas de fonctionnaires. Du coup on a remis les visites de la ville et de l’île au lundi, car on avait bien de quoi s’occuper à bord, du bricolage toujours…

Au menu bricolage :

  • Charlotte le pilote nous a encore lâchés. Trois jours de tests, d’arrachages de cheveux de Tomtom, d’hypothèses dans tous les sens et de tentatives vaines nous laissent supposer que cette fois, il n’y a pas que les transistors Mosfets qui ont péri. Donc, plus de Charlotte… On attendra d’être arrivés aux Antilles pour racheter un calculateur, si on en rachète un. En revanche, ce qui est quasi-sûr, c’est que le responsable de ces pannes, c’est le régulateur d’alternateur (qui nous permet aussi de charger les batteries efficacement, mais au prix d’un calculateur tous les deux mois, ça revient cher quand même).
  • Eloi le génois s’abimait sur un bidouillou qui dépasse du balcon avant, au portant. Rien de bien grave encore, mais si on laisse faire, une déchirure en vue. J’ai donc cousu un renfort en tissu Sunbrella (et oui, on en a encore, de celui-là !) pour que ce soit ce patch de Sunbrella qui s’use et non la voile. Ça a l’air facile comme ça, mais c’est un peu laborieux, car pour éviter de casser l’aiguille à chaque point, il faut pré-percer des trous dans la voile, à l’aide d’une mini-perceuse, puis coudre – à la main…

repGenois.JPG

Renforcement de la bordure d'Eloi le génois

  • Le troisième pied de la table du carré avait tendance à tomber au moindre coup de genou, car rien ne le retenait. Tous ceux qui sont venus manger à bord ont d’ailleurs eu l’occasion de le faire tomber au moins une fois… Maintenant il a deux petites cales pour le retenir, il ne tombe plus !!

  • Pour remplacer partiellement Charlotte, nous avons investi dans un petit pilote automatique, Raymonde. Elle est branchée sur le balancier de la partie aérienne de Raymond, le régulateur d’allure. Ainsi, il lui suffit d’une petite pitchenette dans un sens ou dans un autre pour que Raymond, via sa partie immergée, transmette l’ordre dans toute sa puissance à la barre. On expliquera ça plus en détails dans un prochain article sur le pilotage automatique.

Finalement, de la semaine de marina à Mindelo, il ne nous est pas resté grand-chose pour visiter. Mais on a quand même vu quelques trucs…

Déjà, la marina en elle-même. Elle est toute récente, installée par un allemand qui a élu domicile à Mindelo il y a une vingtaine d’année, a développé un chantier naval, un magasin d’accastillage et une marina. C’est certes un peu cher, mais pas dément pour une marina confortable, sur une île loin de tout. Et on a vraiment tout ce qu’il faut pour réparer, bricoler, acheter un nouveau pilote… C’est bien agréable et on en n’espérait pas tant !

La marina est située à deux pas d’une sorte de truc à touristes : restaurant, piscine, concerts en plein air… On n’est pas allés voir de plus près, mais on a bénéficié les vendredi soir de concerts aux premières loges. Le premier vendredi, c’était Lura (star Cap-verdienne, pas autant que Cesaria Evora mais quand même), et le deuxième vendredi on ne sait pas qui c’était, on cherchera sur internet, mais c’était super bien. Bon évidemment, s’ils pouvaient éviter de faire suivre le concert par de la musique de boîte de nuit – digne du répertoire « Infâme » du disque dur de Tomtom – jusqu’à pas d’heure, ça serait encore mieux.

Mindelo, la capitale de Saõ Vicente, est une ville africaine. Autant aux Canaries on était encore en Espagne, à Madère encore au Portugal, autant ici, c’est sûr, on a quitté l’Europe. La population est noire (et qu’est-ce qu’elles sont belles, les Cap-Verdiennes ! Élégantes, en plus…), l’organisation est africaine… A nous de nous adapter ! Nos toutes premières courses n’ont pas été fameuses, la vendeuse nous a vendu 1 kg de carottes qui ne pesait pas son kilo (à sa décharge, elle nous en a rajouté deux quand elle m’a vu soupeser le sac et faire une mine déconfite). C’est assez déplaisant de se rendre compte que parce qu’on est touristes (ça se voit, on est blancs), on nous demande un prix plus élevé qu’aux locaux… Et c’est surtout dommage, car nous sommes ensuite partis du principe qu’on allait essayer de nous arnaquer, alors que la grande majorité des vendeurs n’ont pas du tout eu ce réflexe. On a également eu l’occasion de profiter de la gentillesse de certains Cap-Verdiens, qui nous ont filé un conseil, ou nous ont orientés dans la bonne direction, juste comme ça pour rendre service.

Les déplacements se font en « aluguer », mini-bus ou pick-up qui fait le tour de la ville ou du village pour remplir toutes ses places avant de partir vers sa destination. Il n’y a pas d’horaire fixe, mais on trouve toujours un aluguer : l’offre ne manque pas… Côté prix, c’est vraiment pas cher, les chauffeurs ne tentent pas du tout d’arnaquer le voyageur à peau claire, tout est positif !

Une des autres bonnes nouvelles à Saõ Vicente, c’est qu’on y a trouvé des légumes à prix tout à fait raisonnable (à condition de ne pas se laisser faire et d’oser dire ‘non, on ne prend pas’ quand le prix annoncé est clairement trop élevé, c’est magique ensuite ça descend tout seul et ça devient plus raisonnable). On pensait que tout serait très cher (pas facile de faire pousser des carottes sur une île aride !) mais sur l’île voisine, Saõ Antaõ, il y a des oasis cultivées…

On n’est pas en Europe, la pauvreté est beaucoup plus importante. On sent bien que toutes les femmes qui vendent des légumes ou du poisson dans la rue ne rapportent pas beaucoup d’argent pour nourrir la famille, que conduire un aluguer toute la journée ne rapporte pas autant qu’à un chauffeur de bus en France… Et à côté de ces gens qui travaillent, on est étonnés de voir beaucoup beaucoup d’hommes désoeuvrés. On ne voit pas les femmes désoeuvrées, peut-être qu’il y en a aussi, mais qu’elles se cachent ! Beaucoup d’hommes se retrouvent la journée pour jouer, parler, à côté du port, tout autour des bâtiments administratifs, finalement, là où l’un de leurs amis travaille, ils viennent tenir compagnie… ça nous dépasse un peu, cette oisiveté, alors qu’il y a tellement de choses à faire…

Côté climat, il fait chaud. Très chaud. Trop chaud. En moyenne, 30°C dans le bateau qui est pourtant aéré, dont les rideaux sont tirés pour protéger du soleil. Heureusement, il y a du vent, ce qui rend l’atmosphère presque vivable… en tous cas tôt le matin et en soirée. Saõ Vicente est très aride, la poussière volcanique s’envole sous l’effet du vent… et tout est noir ! enfin Schnaps et nous, on était noirs, pas les bâtiments ni les voitures à Mindelo, continuellement nettoyés ! La douche est donc bienvenue, à la fois pour rafraîchir et pour évacuer la moiteur et la crasse. Douche restreinte, tout de même : l’eau est rare… La marina nous offre 100 litres d’eau, ensuite c’est payant. On a réussi, en se douchant tous les jours, tous les deux, en faisant la vaisselle tous les 3 jours et en faisant attention, à ne pas dépasser les 100 litres. Pas facile !

Enfin, après diverses visites de la ville de Mindelo, on a quand même réussi à se prévoir une rando. Direction la montagne entre Mindelo et Saõ Pedro. On s’est levés tôt, mais quoi qu’on fasse, il fait chaud… Vive les chapeaux, les T-shirts à manches longues et la crème solaire pour ce qui dépasse ! Nous avons arpenté la montagne au petit bonheur la chance, parfois en l’absence de chemins, parfois en tombant par hasard sur un sentier ou un berger pour nous l’indiquer… La montagne est sèche, mais quelques plantes arrivent à pousser : des acacias, quelques plantes assez basses… Nous avons fini par atterrir dans des vallées un peu plus vertes, suffisamment en tous cas pour nourir quelques chèvres. Le spectacle valait le détour !!

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Couleurs dans les montagnes de Cara

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Zig-zags sur le versant opposé de la vallée

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Du haut de la crête, vue sur le canal de Saõ Vicente et Saõ Antaõ

Et pour plus de photos, c’est sur Picasa !


Cet article en PDF


5 comments to Saõ Vicente

  • mamounnette

    Merci beaucoup pour cette découverte du Cap Vert !

  • Claire TABARY

    ça y est, vous êtes rendus? on va retrouver toute la petite famille au grand complet? les enfants n’ont pas été trop pénible durant ces longs jours sans trop d’espace pour gigoter? je me doute qu’il y a plein d’articles à rattraper mais je voulais vraiment savoir si vous êtes en forme, c’est bon , les fruits frais?

    • voui on est arrivés … les enfants ont été super sages, mais les petits n’ont pas beaucoup apprécié le lavage intégral à l’arrivée ! Côté fruits frais, on est déçus : pour l’instant on n’a pas trouvé grand-chose … En même temps on a surtout consacré notre temps au lavage du bateau et au bricolage post-traversée (comme d’hab’) !

  • Mamodile

    Où l’on retrouve le plaisir de glisser le long des lignes de votre journal ! Le champagne était à bonne température pour fêter votre arrivée ? Bon repos et bonne remise en goût de verdure ! Bisous et bravo !

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