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Ria de Arousa

La baie d’Arousa et la trace des trajets de Schnaps

Jeudi 19 août, midi : arrivée dans le port de Villagarcia de Arousa. Comme l’écrivait Tomtom (sans qu’on se soit concertés – NDTLGP : en sol majeur – avant), l’arrivée nous a déçus : le premier accueil, encore en mer, est assuré par des sacs plastique qui flottent entre deux eaux… Quel dommage, dans une baie qui a l’air si jolie sur la carte !

Ma première tentative de parler espagnol, à la VHF, pour annoncer notre arrivée dans le port et demander où sont les emplacements visiteurs, est un échec : on m’a répondu « muy bien, yo tambien » (très bien, moi aussi).

Mais finalement, la marina se révèlera très correcte (abstraction faite de la propreté de l’eau du port, la concentration en déchets y étant assez forte) : prix pas trop élevé, douches et sanitaires spacieux et propres, des gens pour répondre à toutes nos questions sur les supermarchés et les laveries… Seul le wifi fait des siennes et n’est pas aussi disponible qu’on le souhaiterait.

Nos premières activités lors de cette journée – et les seules, finalement – se résumèrent à du nettoyage. Nettoyage des bonshommes après quelques jours de mer et pas assez de lavages (c’est difficile de se donner un rythme, que ce soit pour manger, pour se laver, pour se brosser les dents… vu qu’on se lève et qu’on se couche plusieurs fois dans la journée, en fonction de nos quarts). Une bonne douche et nos derniers vêtements propres enfilés, nous sommes allés en ville, en mission reco (vu qu’il était environ 14h et que tout était fermé jusque 16h au moins) pour trouver un supermarché et une laverie automatique. Échec, on n’a pas trouvé…

Mais on avait de quoi s’occuper : nettoyage du bateau, aération des matelas, des couvertures, vaisselle de 4 jours… C’est pas drôle, mais sous le soleil, c’est moins désagréable. Le soir, on a fini par trouver une laverie, grâce aux conseils de la marina, qu’on recommande fortement : La Unica, Rue Pablo Iglesias. Ce n’est pas trop loin du port, et la petite dame nettoie, sèche, trie, plie et empaquète (oui oui, elle plie !!) un caddie de linge entier pour 15 euros. C’est magnifique. Du temps gagné par rapport à une laverie automatique (de toutes façons, il n’y en avait pas à moins de 40 km), du travail très bien fait, du linge qui sent bon… Enfin !!

Au passage, sur le trajet entre le port et la laverie, on a trouvé un trésor : un magasin de fruits et légumes, qu’on a dévalisé plusieurs fois au cours de notre semaine passée là : quel bonheur de manger des fruits frais, en quantité, de se gorger de soleil… surtout après l’Irlande, très forte en Guinness mais moins en fruits frais.

Vendredi 20 août : on se repose et on continue dans le nettoyage du bateau : vider les réservoirs d’eau, car l’eau a un goût de réservoir, nettoyage à l’eau de javel, on profite un peu du wifi pour se reconnecter au monde, on valide la commande des transistors pour le pilote, déjà bien mise en route grâce à Boris… des tas de petites choses qui nous occuperont jusqu’au soir, où nous retrouvons Mirek (le papa de Tomtom), qui nous rejoint pour quelques jours, et notre linge propre. S’en suivra une expédition au Mercadona, le gros supermarché du coin, et un retour assez chargé au port, on y a trouvé des tas de nouvelles choses à goûter…

01-Courses et Ramon le jambon.JPG

Admirez le petit caddie orange qui a transporté plusieurs fois notre lessive, et là, nos courses ; la quantité de courses (tout rentrait dans le caddie orange poussé par Tomtom sur les trottoirs peu lisses de Villagarcia et sur les épaules de Clairette) ; et Ramon notre jambon…

Samedi 21 août : après une journée dont on ne se souvient plus (sûrement des bricolages, peut-être bien la réétanchéification de la trappe de visite du réservoir d’eau avant), on décide d’aller se faire un petit mouillage, devant la Punta del Capitan, zone abritée du vent, devant une petite plage. Ça nous parait joli, on se dit qu’on ira à terre le lendemain pour voir.

04-Tomtom et Clairette (Mirek).jpg

Et là ce sont nos mamans qui vont pouvoir remercier Mirek, qui nous a pris en photo pendant la navigation, parce que nous, les photos de nous… on en prend peu…

Dimanche 22 août : en fait non, on n’ira pas à terre, il fait pas beau. Nuages, bruine, on se dit qu’en attendant que le soleil revienne, on va s’occuper à bricoler : faire passer un nouveau câble d’alimentation pour le feu moteur avant (pas facile de faire passer dans les coins assez inaccessibles derrière les vaigrages), remplacer les rondelles éventail qui assuraient les connexions pour la foudre par des rondelles plates (suite à la fonte du répartiteur lui aussi équipé de rondelles éventail, on s’est dit que les rondelles éventail c’était vraiment pas top pour assurer le passage de pas mal d’ampères, même si ça ‘mord’ mieux l’aluminium qui s’oxyde … idéalement il faudrait des rondelles plates avec des petits clous mais on n’a pas trouvé ça), passer un câble pour connecter le balcon avant et les filières avec la quille (une question de cage de Faraday), câbler l’afficheur NMEA qui nous permet désormais d’avoir le cap et la vitesse GPS dans le cockpit, mettre en place la main courante en inox qui nous empêchera dorénavant de nous vautrer sur la cuisinière dans un coup de roulis (merci Mirek !), coudre les sangles du taud de pluie (à la main dans la bâche, s’il vous plait, merci le Speedy Stitcher), préparer la couture des moustiquaires pour quand on rentrera au port… Bon là j’en mets un peu plus que ce qu’on a fait le dimanche, mais c’est pour résumer nos occupations : on n’est pas restés à rien faire en attendant que le soleil revienne.

Malgré la météo qui ne s’améliorait pas, Mirek a eu le courage de faire un tour en annexe jusqu’à la plage, pour nous raconter ensuite qu’elle était toute sale, une décharge, des gravats… Bref, ça ne nous a pas donné envie d’affronter la pluie pour s’y promener.

Lundi 23 août : on a changé de mouillage, pour aller à environ 500 mètres, dans un endroit un peu plus abrité des vagues générées par un petit coup de vent. Ça bougeait tellement que Mirek et moi commencions à nous sentir mal… Et puis le temps se dégrade, c’est tout pourri, on nous a menti, l’Espagne et le soleil, tout ça, c’est n’importe quoi. Il fait plus moche qu’en Irlande !

Mardi 24 août : le matin, je me suis baignée, histoire de faire un peu d’exercice, car le bricolage à bord, ça ne nous aide pas à conserver une activité physique digne de ce nom. Mirek me suivra, mais pas Tomtom pour cette fois. Nous quittons le mouillage pour retourner à Villagarcia, où nous ferons une escale médicale car Mirek a une allergie autour des yeux (nous on s’inquiétait pour les yeux, mais ouf, c’est juste la peau autour des yeux, et une fois qu’on sait comment soigner ça, ça guérit vite). Au passage, on pourra apprécier que les espagnols, quand on les prévient qu’on est Français, font beaucoup d’efforts pour comprendre ce que je baragouine dans leur langue, et pour se faire comprendre aussi. Faut pas oublier que mes derniers cours d’espagnol datent de … pfiou, très longtemps, et qu’avoir eu de bonnes notes en cours ça ne remplace pas de parler avec des vrais espagnols. Et la conjugaison, ma bonne dame, ça s’oublie vite.

On repart vers un mouillage pour la nuit : cette fois, la destination c’est Isla de Arousa. La navigation est superbe, un peu de vent sans excès, le soleil couchant, de jolies lumières… Pour raccourcir le trajet et éviter de tirer des bords dans un chenal pas très large, Tomtom a voulu passer au milieu des parcs à huîtres – ou parcs à autres coquillages, on ne sait pas trop, ce qui est sûr, c’est qu’il y en a plein plein plein.

05-Nav dans les parcs vers San Xulian de Arousa.JPG

Schnaps passe entre les parcs à huîtres

07-Très près.JPG

assez près des parcs à huîtres même…

08-Coucher de soleil sur les parcs.JPG

Tout cela dans la jolie lumière du soleil couchant.

Nous avions prévu d’arriver dans une petite baie bien abritée, pleine de places pour mouiller tranquillement. Ce fut effectivement une baie bien abritée, mais côté places, tout était optimisé pour les pêcheurs du coin : pas moyen de trouver une place. Nous avons finalement jeté les amarres le long d’un quai sans taquets (ah, c’est troublant, au moment de sauter pour attacher le bateau, de se rendre compte qu’il n’y a rien pour l’attacher… ah si, un lampadaire, là-bas, ça fera bien l’affaire). Et pour finir la journée en beauté, nous avons dévoré des coquillages et des mini calamars dans le restaurant du coin. Un peu à l’aveugle, car on ne comprenait pas grand chose à ce que disait la serveuse, un peu à reculons pour Tomtom que la vue des mini calamars rebutait au départ… mais c’était bon !

Mercredi 25 août : on a repéré que la partie Ouest de l’île d’Arousa est boisée, il ne pleut pas, ni une ni deux, on va se promener (enfin !!). Il faut réussir à faire abstraction des déchets laissés partout par des gens peu scrupuleux pour apprécier le paysage, mais si on y arrive, la balade est chouette, ponctuée par l’odeur des eucalyptus…

19-Promenade Isla de Arousa.JPG

Une famille de pierres

11-Promenade Isla de Arousa.JPG

Le long de la côte (au loin, on voit les parcs à huîtres)

16-Promenade Isla de Arousa.JPG

Encore des pierres, au bord de l’eau

Cette balade terminée, on décide d’aller chercher un mouillage plus loin, histoire de libérer le ponton des pêcheurs, et de faire la sieste (c’est fatigant de se balader). On a repéré, au cours de la balade, une jolie petite île, une jolie petite plage, joli mouillage en perspective : Islote Jidoiro Arenoso. C’est mal pavé (plein de rochers sous l’eau, mais pas loin, sous le niveau de l’eau…), le mouillage est finalement déjà encombré par plusieurs voiliers, on jette donc l’ancre, les 50 mètres de chaîne et une bonne partie du câblot par 25 mètres de fond. C’est effectivement très joli, mais malheureusement pollué (au niveau sonore, au niveau des vagues, accessoirement les odeurs et les bouteilles plastique qui, une fois vides, sont jetées par dessus-bord) par une flopée de promène-couillons. Lesquels débarrasseront le plancher dans la soirée, fort heureusement…

26-Islote Jidoiro Arenoso.JPG

Islote Jidoiro Arenoso, vu du mouillage

Petite baignade en fin d’après-midi : l’objectif, c’était de barboter, de nettoyer un peu la coque, de jeter un œil à l’anode d’arbre d’hélice qui semble s’être déserrée, et de se laver, à la fin (mais si, cette fois on a été presque propres, on s’est lavés quasiment une fois par jour !!).

tomtomBaigneraBaigneraPas

Clairette barbote, Tomtom hésite, l’eau n’est pas chaude : baignera, baignera pas ?

Jeudi 26 août (et dans la foulée, vendredi 27) : il fait beau, il n’y a plus personne ni au mouillage ni sur l’île, c’est notre tour d’aller s’y dégourdir les jambes. Mais rapidement, hein, parce que le vent souffle fort et ça serait bien que Schnaps n’aille pas se promener plus loin sans nous.

30-Axe et Schnaps au loin.JPG

L’annexe et le fidèle moteur 2 temps qui n’a pas voulu démarrer sous la main de Clairette mais qui a trouvé son maître en Tomtom (trois tentatives à peine pour réussir à le démarrer, pfff, c’est frustrant).

33-Islote Jidoiro Arenoso.JPG

La plage de l’île : sables, rochers et coquillages

De retour à bord, le vent souffle à 25 noeuds (rafales à 30), on apprend que les transistors viennent d’arriver à Villagarcia, donc on y va. Une bonne demi-heure et de nombreux bras musclés seront nécessaires pour remonter le mouillage, puis la navigation s’est bien passée, avec des pointes à 7.5 noeuds sur une mer qui ressemblait à un lac ! En revanche, l’arrivée au port ne fut pas terrible au premier abord : aucune place disponible (sauf celles des voiliers qui ont leur place attitrée, sont en mer et risquent de rentrer d’un moment à l’autre). Il a fallu parlementer – en espagnol – pour avoir l’autorisation de demander à un voilier sur les places visiteurs de se mettre à couple d’eux (le gars du port ne voulait pas le leur demander, je suppose pour ne pas les déranger). Les gens du voilier étaient très sympa : ils nous ont fait une petite place très gentiment. Tant mieux, on avait vraiment besoin de l’électricité du quai pour dessouder, ressouder, tester les transistors du pilote.

Au travail donc : moustiquaires à coudre pour moi, Charlotte le pilote à réparer pour Tomtom, et même une tentative de réparation du répartiteur à Mosfets qui est très capricieux et qui refuse encore de fonctionner après des heures de labeur, à cause d’un ampli-hop qui, même quand on le remplace, se comporte très bizarrement …

Pendant ce temps-là, Mirek est allé rendre visite aux éoliennes et nous a ramené des photos :

38-Eoliennes (Mirek).jpg

Les éoliennes sur la crête

40-Vue sur la ville et le port (Mirek).jpg

Vue d’en haut de Villagarcia et du port

Bilan de l’Espagne, que nous quitterons pour le Portugal vendredi soir : il n’y fait pas tout le temps beau, on y trouve des déchets partout, pas sûr qu’on se ferait à la vie espagnole, mais on est tombé en général sur des Espagnols gentils et compréhensifs, les achats coûtent bien moins cher qu’en France, on a enfin réparé le pilote, on est toujours à la bourre sur nos articles de blog et il n’y a pas de cartes postales dans le coin, désolé, on en enverra plus tard !

On vous laisse avec une petite vidéo de Schnaps au bon plein dans la baie prise grâce au téléphone-poêle à frire-WC chimiques-aspirateur de Mirek. On avait oublié ce que c’était, la navigation sans vagues !

[youtube 0fZLM_8Pf-Q]


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2 comments to Ria de Arousa

  • Gnègnès

    c’est génial, j’adore vos articles !!!!! z’en veux encore !!!
    qu’est-ce que je m’évade en lisant, c’est cro bien !!! quand je rentre et que je vois un meaage des baleines et coquillages, je me précipite !!!!!!!!
    Gros bisous….

  • Gnègnès

    et puis qu’est-ce que j’aimerai voir des dauphins, et surtout des dauphins illuminés au plancton !! (ça doit être vraiment beaucoup plus beau que le pipi plancton que j’ai connu ;-) ….hihihi….
    re bisous

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