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Le traditionnel premier article de l’année

Certaines traditions sont incompatibles avec l’hémisphère sud. Six Noëls au chaud (le premier en Martinique, les autres en Nouvelle-Zélande), et nous nous sentons toujours aussi désorientés à l’approche des fêtes de fin d’année. A écouter et lire les publicités, à voir se multiplier les pères Noëls, étoiles de neige et sapins dans les vitrines, à écouter les conversations d’autres gens qui se soucient des cadeaux de Noël, on pourrait se convaincre que Noël approche à grands pas, mais la nature nous raconte une toute autre histoire.

Les jours rallongent. Le soleil brille. Il fait beau. On se promène tous les week-ends. La saison des pique-niques est de retour. Le barbecue reprend du service. On prévoit une sortie en Schnaps. Ça sent les vacances, certes, mais pas les vacances de Noël.

Les guirlandes lumineuses dont certains emballent leurs maisons sont totalement hors saison : la nature est fleurie, nul besoin d’égayer un hiver monochrome par des lumières colorées qui ne peuvent être appréciées que très tard dans la nuit.
Pas moyen de faire croire les enfants au Père Noël. Bouzouk croit au « Santa Claus » de la crèche, qui apporte un petit livre chaque année après un spectacle pendant lequel il refuse corps et âme de danser. Soit, on ne va pas lui saper son moment « Santa Claus » tant que ça reste à la crèche. Mais comment donner foi à un vieux barbu transpirant sous son peignoir rouge en plein soleil, qui aura bien du mal à trouver une cheminée sur Schnaps ?

A nous de mettre en place nos propres traditions de Noël. Parce qu’on a toujours envie d’en faire une fête, de marquer un moment spécial de l’année, il nous fait réinventer le Noël de l’hémisphère Sud qui nous convienne et qui soit compatible avec la saison.

Nous avons conservé quelques éléments de nos enfances respectives : quelques petits cadeaux (surtout pour les enfants, pour nous s’il y a cadeau c’est un petit truc pratique – l’an dernier on s’est offert une louche…), la musique de la messe de Noël tchèque de Jan Ryba, un bon repas (on ne refuse pas un foie gras arrivé en colis ni une dinde préparée par Lin). Nous avons également adopté quelques signes locaux : les Pohutukawas en fleurs, le retour des barbecues… Et puis nous écrivons l’article de la nouvelle année sur le blog, pour donner vie aux baleines et aux coquillages et des nouvelles à nos fidèles lecteurs.
Il me semble qu’il nous manque encore quelque chose pour fabriquer notre fête de Noël à nous. Fabriquer des décorations avec les enfants pour attendre Noël ? Pourquoi pas, mais il nous faudra trouver un thème sans sapin ni flocons de neige. Peut-être est-ce aussi le fait que notre repas de Noël ne rassemble que nous quatre?

Cette année, pour une fois, fut l’occasion de partager un excellent repas en famille élargie, grâce à Lin.

Merci milles fois Lin pour ce Noël sur Kawau ! [Photo Lin Pardey]

Cela faisait 5 ans que nous avions fait escale à North Cove (Kawau Island) et rencontré Lin et Larry Pardey grâce à Daddy Doug. Depuis, nous avions plusieurs fois caressé l’idée d’y retourner, sans vraiment de trouver les conditions idéales pour concrétiser l’idée. Cette fois-ci. la visite de Papinou et Maminou fut un bon prétexte pour trouver un bach* à louer à deux pas (ou deux coups de rames) d’un mouillage tout temps. North Cove se trouve être un mouillage tout temps.

Si les conditions météo un peu musclées ont pesé en faveur de l’option voiture + water taxi plutôt que l’option joindre l’équipage de Schnaps pour le trajet Auckland – North Cove, Papinou et Maminou ont tout de même eu de bonnes occasions de s’initier à l’élément liquide.
Tout déplacement dans la baie se fait sur l’eau, de ponton en ponton, et on a vu Papinou et Maminou sur une annexe (ils sont arrivés à bon port malgré le double challenge d’un équilibre précaire et de la rame dos à l’objectif), à plusieurs reprises sur un kayak double, à s’amuser au moins autant que leur descendance, au point d’envisager d’acquérir un kayak pour le bassin de leur jardin (de 5 mètres de diamètre).

On n’arrête plus Papinou et Maminou sur leur kayak

Nos vacances à Kawau n’auraient pas été parfaites sans la visite d’Helen, qui nous a dévoilé un caractère bien plus extraverti que les fois précédentes où on l’avait vue avec Daddy Doug, ni sans la petite sortie sur Felicity, le « petit bateau de Lin » comme elle fut renommée par Bouzouk. Un tout petit quillard qui répond à la seconde, contrairement à Schnaps, le genre de bateau sur lequel je devrais pratiquer pour développer mes sensations et mes réflexes à la voile. Le genre de bateau sur lequel j’ai appris à naviguer aux Glénans, sur les conseils de Boris et Tristan. Avais-je dit merci pour ce conseil ?

En route vers de petites aventures sur Felicity !

Ces vacances en Schnaps furent égalenent l’occasion de vérifier que les moussaillons aiment naviguer. Ils sont plutôt cools tous les deux et aiment en général toutes les activités qu’on leur fait faire : pique-niques, randonnées, kayak, balade en annexe, jeux de sable…

Les filles en kayak : pas facile de partager une pagaie entre deux têtes de mules

Boulette a rapidement vaincu sa peur du moteur sur l’annexe et a bien assimilé « annec », « gilet tage » et « poteur » ou « (r)amer ». Elle prend les commandes sur le kayak et il est hors de question de ne pas lui obéir. De toutes façons si elle ne pagaie pas, elle s’ennuie… et se met à ronfler allègrement. Elle passe la plus grande partie des navs dans le lit des parents, à roupiller, lire ou jouer tranquilement aux duplos. Ou à faire du catch avec son frère qui l’a rejointe.

Boulette a été promue capitaine, garez-vous !

Bouzouk demande à apprendre à ramer (il a sa rame dans l’annexe, mais se plaint que l’eau pousse sur sa rame), aime mettre son gilet de sauvetage pour faire les navs dans le cockpit avec nous, n’est pas dérangé le moins du monde par la gîte, pose des questions sur tout**, apprend tout le vocabulaire du bateau, demande où on va, veut voir la carte, remonte l’annexe avec nous, vient me voir remonter l’ancre, apprend à raconter notre journée sur le livre de bord… Il a même barré Felicity et lui disait « reste là petit bateau » quand elle loffait dans une survente !

L’équipage s’éclate sur la nav de retour au Yacht Club

Pendant ce temps, quand on ne navigue pas, Tomtom dessine des améliorations pour Schnaps : où mettre nos futurs réservoirs d’eau, comment optimiser la maquette de l’annexe rigide et où la stocker (oui on a déjà une petite maquette en carton)… Lin me met des idées un peu irréalistes dans la tête (« d’ici un an, ces deux petits seront tout à fait prêts à naviguer avec vous ! » – elle se trompe : ils sont déjà prêts, mais le budget ne l’est pas et risque de ne pas l’être dans un an, lui…), je regarde les maisons à vendre à Kawau (mais il n’y a pas d’école à Kawau, encore moins de crèche). Je fais des plans pour quitter Auckland, car si mon boulot me plait encore, il est temps de vivre ailleurs en Nouvelle-Zélande. J’ai postulé au tout premier poste intéressant à Whangarei publié depuis 3 ans que je reçois des alertes quotidiennes, et si ça ne marche pas, je n’exclus pas de continuer à travailler pour EY, mais à distance. Auckland est une ville agréable, mais trop grande. Notre yacht club est situé de manière optimale entre le ferry qui va en ville, la crèche et le supermarché, mais il y a beaucoup de monde, les prix des maisons sont déraisonnablement élevés, et à chaque fois qu’on part se promener dans le Northland on se dit « Bon, quand est-ce qu’on part d’Auckland ? »
Quand on était en France, je travaillais à Paris en attendant que Tomtom trouve un premier boulot quelque part. Je suis allée le rejoindre aussi vite que possible dès qu’il a atterri en Bretagne. C’était tellement mieux que je me suis demandée pourquoi j’avais attendu que Tomtom s’y installe pour y déménager… Parfois le plus difficile c’est de décider de se lancer dans un projet, dans un changement.

 

Donc voilà, les plans pour 2017:

  • partir d’Auckland
  • avoir une annexe à voile en dur
  • faire des plans pour un refit de Schnaps – au moins un refit minimal pour la partie coque extérieure car la coque est couverte d’un gazon marin et on se refuse à appliquer un nouvel antifouling sur les couches pas très catholiques qui recouvrent la coque…
  • continuer à faire grandir Crapouillou et Crapouillette et s’amuser avec eux

Bref, de quoi bien remplir une année, qu’on souhaite très belle à tous nos lecteurs !

Browns, toujours aussi belle, une carte postale parfaite pour la nouvelle année

* bach (prononcer « batch ») : terme Kiwi pour désigner une petite maison de vacances sans prétention, généralement familiale, souvent en bord de mer.

** vous saviez, vous, pourquoi l’eau de mer est salée ?


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1 comment to Le traditionnel premier article de l’année

  • Merci à tous les deux pour ces nouvelles, et merci de nous faire saliver en nous faisant repenser au beau pays qui est le vôtre… Désolés, pour notre part les vœux de bonne année ont du retard, mais c’est l’occasion ici de vous souhaiter tout de bon, et que vos projets de 2017 se réalisent !

    Heidi et Nicolas, presque de retour dans l’Atlantique…

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