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Un demi-tour du monde en 83 questions

Vu l’importante participation à notre petit jeu, nous ne pouvions pas nous permettre de vous laisser trop attendre. Voici donc une compilation des questions que nous avons retenues et auxquelles nous allons répondre (pour la petite histoire on joué aussi et on a répondu chacun de notre côté et on n’a quasiment rien modifié après, à quelques adaptations près. Certaines réponses ont été identiques, d’autres non !). Pour les retardataires, vous pouvez toujours ajouter des questions dans les commentaires !

Attention, attachez vos ceintures, c’est parti !!

En mer

Votre meilleure traversée ?
Clairette : Peut-être dans les Antilles, une petite traversée musclée mais où Schnaps répondait bien et où on avalait des milles.
Tomtom : De Polynésie Française aux Tonga : 6 jours de 20 noeuds plein cul, avec mouillage à Beveridge Reef pour laisser passer un coup de vent qui venait pas de la bonne direction, et l’arrivée avec les baleines à bosse.

Votre meilleur souvenir en mer ?
C : Les dauphins !!! Ou bien quand les crêtes de Mangareva se sont découpées à l’horizon.
T : La nuit dans les calmes autour de l’Equateur : pas un souffle, pas un nuage, des étoiles magnifiques. Et les dauphins phosphorescents en passant le cap Finisterre de nuit.

Votre pire souvenir en mer ?
C : Le mal de mer.
T : A mi-mât dans de la mer en train de remplacer un hauban cassé par un palan avec Clairette qui crie, d’en bas « Tomtom y a eu comme un claquement, là ! ». Le fracas du mât qui bascule d’un bord sur l’autre. Et aussi les heures passées dans le gasoil à fond de cale à essayer de redémarrer le moteur dans l’Atlantique puis la mer des Caraïbes.

Comment faites vous pour la condition physique quand vous êtes longtemps en mer ?
C : On se ramollit !!
T : On fait blit !

Surface de voile moyenne sur tout le voyage ?
T : En général et surtout depuis le Pacifique, on a rarement sorti la GV au-delà du 1er ris (soit pas du tout de vent soit 25 kts). Au portant, c’était génois + n°1 en ciseaux, soit 46 + 25 = 71 m². Quand ça forcissait on réduisait le génois, la surface moyenne dehors doit être autour de 60 m².

En escale

La meilleure escale ?
C : Mangareva…
T : Les Gambier, indiscutablement.

La plus belle balade ?
C : La route des volcans à La Palma, ou Tresco aux Scilly
T : Le tour de la pointe Nord de la Dominique, ou la vallée de la Ribeira da Janela à Madère avec la baignade dans les vagues en arrivant à Porto Moniz.

Les douaniers les plus sympas
C : Ceux qu’on ne voit pas !! Ou encore celui de La Gomera qui nous a dit « Mais non j’ai pas besoin de vos papiers, que voulez-vous que je fasse de vos papiers ? Moi quand je vais en France personne ne me demande de me déclarer à la frontière ! Allez, bienvenue à la Gomera… »
T : En NZ, à peine les formalités expédiées qu’on refaisait déjà le France-All Blacks qui n’avait pas encore été joué !

Les douaniers les plus fjmqklsjfùj
C : Les tongiens
T : La palme revient sans hésiter aux fidjiens et tongiens (les fidjiens gagnent 4 points tampons pour nous avoir fait faire 6 aller-retours inutiles en annexe à la rame dans du clapot, les tongiens 3 points-tampons pour leur inutilité).

Votre plus grande galère pour les formalités ? (j’aimerais savoir si les Fidji peuvent concourir…)
C : Panama, où on a fait tous les bureaux imaginables et même un long détour jusqu’aux écluses, avant de trouver le bureau concerné, occupé par Super Mario en train d’affronter le boss du dernier niveau. Ou bien Barbuda et ses fourrés intraversables pour atteindre la ville, et le stop en camion-benne !
T : Récupérer un ordinateur portable acheté sur Ebay et envoyé à Antigua. Epique.

Le plus gros problème de communication ?
T & C : A Madère, à la marina de Calheta :
« – Est-ce que vous savez où on peut faire une lessive ?
– Les douches sont gratuites, vous pouvez y aller, c’est juste là à droite.
– Mais non, une lessive, laver du linge
– Ne vous en faites pas pour la sécurité, il y a quelqu’un qui fait des rondes le soir
– Non non, laver le linge qui pue ! »

Le meilleur mouillage ?
T & C, en chœur : Horseshoe Harbour, Sherkin Island, Irlande

Le pire mouillage ?
C : Cape Clear, pas loin du Horseshoe Harbour
T : Funchal à Madère : rouleur et … payant !!

Le meilleur port ?
C : Si on oublie l’arrivée, peut-être Shelter Bay à Panama, pour la taille des douches et tous les chouettes bateaux qu’on y a rencontrés.
T : Là où on a préparé Schnaps, le bassin à flot de Lorient.

Le pire port ?
C : Tongataprout
T : Tongatapu, si on peut appeler ça un port.

Y a-t-il une autre escale où vous auriez vraiment aimé vous arrêter ?
C : L’île de Pâques…
T : Vi, et pas qu’une ! Ile de Pâques, Pitcairn, Iles Australes, Iles Cook. Mais il faut en garder pour la prochaine fois.

Quelle fut l’île la plus accueillante ?
T & C : Taravai, aux Gambier !

Et les plus beaux endroits où vous avez plongé ?
C : En Dominique, parce que c’était la première fois qu’on voyait autant de poissons et de corail, et aussi parce que c’était superbe !
T : Les Fidji, dans l’île aux millionnaires : des coraux multicolores partout et une tortue ! Et aussi aux Gambier, à Taravai pour la multitude de (gros) poissons.

L’eau la plus claire ?
T & C : Beveridge Reef, on voyait l’ancre depuis le bateau, à 25m de là. Dommage qu’on n’ait pas pu en profiter à cause du courant et de la météo.

Où sont les plus beaux couchers de soleil ?
C : Et ben moi j’aime mieux encore les levers de soleil !
T : Pas sous les tropiques où ils sont trop courts ! On en a vu un superbe en Irlande (ci-dessous) et on en voit des très sympas en NZ aussi ! Mais moi aussi j’aime mieux les levers de soleil et leurs lumières, si je suis réveillé à ce moment !

Coucher de soleil sur Baltimore Harbour

 

Miam miam

La découverte gastronomique qui vous a le plus marqué (en bien) ?
T & C : Le vin de Juan Perez Jesus y Adrian à La Palma
T : Et le rhum du Père Labat acheté en Guadeloupe, qui m’a fait apprécier le rhum pour la première fois.

Et la pire ?
C : Une boîte de conserves de pois chiches cuisinés
T : Le gasoil de Panama. Une semaine pour s’en remettre.

Est ce que les casseroles tiennent par tous les temps sur la cuisinière ?
C : Mais oui vu que la gazinière est montée sur cardan, et qu’en plus elle est équipée de bidouillous pour tenir les casseroles !
T : Le seul truc c’est qu’on ne peut pas les remplir autant qu’au port ou au mouillage, parce que ça bouge quand même un peu.

Combien de gâteaux différents avez vous confectionnés et combien de chaque ?
C : le gâteau au chocolat de la mamie de Tomtom, le gâteau à l’orange de la mamie de Clairette avec des oranges ou des citrons, la tarte au citron de Carole, le fondant au chocolat d’Ange, le gâteau à l’ananas de Bo, le gâteau au chocolat d’Agnès, l’exquis de Cyrano, le Parfait Viennois de Tomtom, la tarte aux poires aux amandes, la tarte au chocolat et au mascarpone, la tarte tatin à la papaye, le marbré de Tomtom qui dépote, les cookies à plein de trucs, le riz au lait… Je suppose que j’en oublie, mais ça fait déjà 14, et on peut sans trop prendre de risques évaluer à au moins 35 le nombre de gâteaux au total.
T : Beaucoup de gâteaux marbrés, pas mal de tartes aux citron et plein de cookies (quand il fallait utiliser le beurre pour cause d’arrêt du frigo pour cause de panne moteur).

Combien de poissons avez-vous englouti ? et lesquels ? combien de variantes pour les cuisiner ?
C : D’Alfonso jusqu’à Maurice. Ca fait 13 gros. Et on ne compte pas tous ceux que Tepano nous a donnés. Pour les variantes, faut aller faire un tour sur l’article des recettes, et y ajouter les filets panés, les filets juste cuits au sésame, le tartare de thon rouge à la menthe (recette inspirée du Quai Gourmand à Lorient), ceux qu’on a mis en conserve et cuisinés après…
T : Surtout des daurades ou mahi-mahi, thons et bonites. Et on n’a pas ressenti le besoin d’en pêcher plus, faut varier aussi !

Combien de leurres ont eu leurs jupettes englouties par les bébêtes des océans que vous avez traversés ?
C : Beaucoup trop. Faut vraiment prendre du gros câble, les poissons sont trop bêtes pour faire un repérage en avant du leurre pour voir s’il y a un câble, des noeuds, des émérillons…
T : Tous les leurres qu’on avait au départ, à l’exception de nos deux poissons nageurs, ont été soit directement engloutis en une bouchée soit rafistolés plus d’une fois avant d’être eux aussi engloutis. Ca doit faire environ 9 leurres perdus. Mais depuis qu’on a compris qu’il ne fallait pas hésiter à surdimensionner (on s’en fout que le poisson il voie la ligne, l’important c’est que ça tienne), ça va mieux.

Alfonso notre premier thon, pêché dans le Golfe de Gascogne

Avez-vous réduit votre consommation de chocolat pendant cette année et demi ?
C : Probablement en moyenne, mais il y a sûrement eu des pics quand on retrouvait un stock accessible !
T : Oui, mais de toutes façons sous les tropiques il fond, donc c’est pas terrible. Là on se rattrape, il est pas mal du tout le chocolat d’ici.

Quel fromage vous a le plus manqué ?
C : Tous !! Mais dans la vie de tous les jours, l’emmental qui gratine au four (je mets quiconque au défi de faire gratiner du cheddar).
T : Beaufort, Emmental, Gruyère. Pasque c’est bien joli d’emmener un caquelon à fondue autour du monde, mais si on ne peut pas trouver le fromage pour la fondue savoyarde, ça sert à rien.

Votre sauce préférée pour les pâtes ?
C : Celle avec des légumes frais !
T : Pesto. Ou alors fromage blanc-pavot moulu-sucre au milieu du quart de nuit à 2h du matin.

Une denrée que vous avez regretté de ne pas avoir achetée ?
C : Une meule de comté
T : Plus de Pesto.

La vie à bord

Plus mauvaise surprise chez le/la coéquipier(ère)
C : Il sent pas bon au bout de 2 jours sans se laver.
T : Le mal de mer de Clairette au début, qui m’a fait traverser la Manche et la Mer Celtique en quasi-solitaire. L’inaptitude à accepter qu’il fait moche et qu’on va rester dans le bateau à bouquiner au mouillage au lieu d’aller se promener.

Meilleure surprise chez le/la coéquipier(ère)
C : Il est toujours patient. Et toujours tout doux.
T : Elle accepte que je ne me lave qu’un jour sur deux. Elle est plus calme que moi quand tout va mal, elle baisse jamais les bras et elle prend des initiatives pour réparer ce qui ne va pas alors que moi j’ai la flemme de le faire. Et elle a surmonté son mal de mer et ça, au début, j’y croyais pas.

Votre plus grosse dispute à bord (ça ne se demande pas… j’ose quand même…) ?
Sisi ça se demande, mais on a du mal à trouver …
C : Quand Tomtom refusait de se laver (dis je peux prendre une BD et faire semblant de me laver ? allez, ça fait que 3 jours… ), et puisque c’est arrivé plusieurs fois, quand en plus j’avais mes règles.
T : Peut-être que c’est parti d’un jour où j’avais pas envie de me laver, que l’eau était trop froide, tout ça… Smile Sinon y’en a eu une belle quand Clairette est presque tombée dans l’eau en montant dans l’annexe à la Gomera, et où j’ai essayé d’insinuer que la méthode utilisée était peut-être en cause …

Indépendamment du caractère de chacun, comment supporter quelqu’un 24h/24 pendant 14 mois ?
C : Avec beaucoup de petites attentions, en faisant des projets tout le temps, en se disputant de temps en temps, en prenant le temps de se faire à un rythme différent, en conservant des moments tranquilles tout seul(e) (le matin tôt quand Tomtom dormait pour moi, le soir quand je roupillais pour lui), en rigolant à ses blagues (voire en développant démesurément mon bon-publicisme), en partageant tous ces bons moments, en se rendant compte que dans les moments durs c’est le fait d’être là tous les deux qui nous donne la force de tenir…
T : En organisant toutes les deux semaines une bonne engueulade. Exemple : « L’eau est un peu froide et il fait pas beau, j’ai pas très envie de me laver »

Combien de gros coups de déprime avez-vous surmonté… ?
C : Pas de gros coups, mais pas mal de petits… On n’a pas compté, mais on a toujours eu la bonne idée de ne pas avoir de coup de déprime tous les deux en même temps.
T : Moi je me souviens de deux gros. Quand le calculateur du pilote nous a lâché au milieu du Golfe de Gascogne dans la pétole, après tout ce temps et ces efforts pour préparer le bateau. Ensuite quand le moteur a cessé de vouloir démarrer dans la mer des Caraïbes et qu’on se voyait tout arrêter à Panama.

Du pire au meilleur

Votre plus groto frayeur ? (mais on a une idée…)
C : Le torrent de la mer des Caraïbes qui a rempli le bateau
T : Un énorme CLAC au petit matin et les deux pataras tous mous, quand le 2ème bas-hauban a lâché. Le tout suivi de peu par un gros BZZZZ et les amorces d’éclair en tête de mât.

Votre meilleure surprise ?
C : Que ma capacité d’émerveillement n’a pas de limites
T : Les escales, c’est pas juste des beaux paysages et des magasins pour remplir les cales, c’est aussi des rencontres encore plus inoubliables.

Votre plus grande déception ?
C : Le mal de mer, foutue invention.
T : Ne pas avoir réussi à réparer Hector le moteur hors-bord. Enfin, surtout avoir passé trop de temps à essayer de le réparer alors que ça ne valait pas la peine (culasse foutue).

Le plus beau paysage ?
C : Un peu partout en Irlande, ou la baie d’Opunohu à Moorea.
T : Au large, la houle de Sud dans la pétole, longue et majestueuse, impossible à rendre en photo. En paysage terrestre, la vue depuis le Mt Duff, à Mangareva, avec le lagon partout autour, ou le réveil dans la baie d’Opunohu à Moorea.

La plus belle photo ?
C : Vous savez qu’il y a sur Picasa un dossier « nos favorites » ?
T : A vous de voir, mais une préférence pour le panorama dans la baie d’Opunohu

Le(s) meilleur(s) moment(s) ?
C : L’anniversaire de Tomtom chez Edouard et Denise
T : L’arrivée à Mangareva, le redémarrage du moteur à Panama ou j’ai crié plus fort que le vrombissement de Dédé qui est parti à 3000 tr/min à vide, l’arrivée en Nouvelle-Zélande malgré le froid, le repas dans un petit restau dans la banlieue de Porto, la soirée chez Dany à Rikitea avec les femmes du village qui dansaient, le four tahitien chez Denise et Edouard, mes 10 minutes de rugby avec les gars du village de Yanuca aux Fijdi.

Le(s) pire(s) moment(s) ?
C : J’ai la mémoire courte pour ça…
T : Les arrivées après les premières navs, en Irlande, quand Claire était malade tout le temps. A chaque fois, je me disais : « C’est notre dernière arrivée ».

Votre(vos) plus belle(s) rencontre(s) ?
C : Constantin et Chantal, Denise et Edouard, Hélène et Tepano, Lilian et Barry, Colin, Liz, Zinnia et Cosmo, Tom, Laure, Pia Brune et Noé…
T : Y en a eu plein. Mais mentions spéciales à Panama et tous les amis voileux rencontrés (et Claude le sauveur de Dédé le XUD), à Mangareva, aux enfants de d’Ha’apai et à la Nouvelle-Zélande.

Livre préféré pendant le voyage ?
C : L’homme qui plantait des arbres, Jean Giono. L’insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera. Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, Dai Sijie. Pêcheur d’Islande, Pierre Loti. Le dictateur et le hamac, Daniel Pennac. Seule la mer s’en souviendra, Isabelle Autissier. A l’ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque. Absolument dé-bor-dée !, Zoé Shepard. Tierra del Fuego, Francisco Coloane. Comptoir des océans, Jéromine Pasteur et Gilles Rigaud.
T : Atlas Shrugged d’Ayn Rand (La Grève en français), lu et relu. The Free Frenchman, Piers Paul Read (Les Lauriers de la Comédie en français). L’insoutenable légèreté de l’être, de Milan Kundera. Les pires ? Les 3 Kafka qu’on avait emportés parce que je voulais voir ce que c’était.

Quel est l’endroit que vous avez préféré en navigation ou au mouillage ou n’importe ? et pourquoi ?
C : Joker. Il y a trop d’endroits très agréables pour n’en citer qu’un. Le miroir de Baltimore, Inishmore, le restau avec les poissons dont on ne connaît pas le nom au Portugal, les montagnes et les falaises de Madère, le restaurant de Carmen à La Palma, Cova do Paul, l’Indian River avec Cobra, la cuisine de Denise, Beveridge Reef, le chantier de Daddy Doug… et Schnaps.
T : Beveridge Reef. Mouiller en plein océan sans voir la terre, ça a un petit côté magique.

Les vagues brisent sur Beveridge Reef, au milieu de nulle part

 

Le retour à la vie terrestre (ou presque)

Quel effet ça fait de se retrouver dans une grande ville après un an 1/2 de navigation ?
C : C’est grand, il y a du monde, et c’est moins joli que la nature. Mais ça a ses côtés pratiques !
T : C’est pas aussi décevant que l’on pensait. Auckland c’est loin d’être Paris, les gens sont bien plus agréables, les conducteurs sont civilisés et c’est bien aéré. Pour l’instant, on n’est pas encore lassés, et c’est quand même pratique d’avoir tout à portée de main !

Ce que vous êtes contents de retrouver ?
C : Une douche ! et j’ai aperçu, là-bas derrière la marina, un bateau d’aviron…
T : Les douches à l’eau douce. Le non-rationnement en énergie et en eau. L’accès aux communications bien plus aisé. Et plus aucun stress pour notre sécurité ou celle du bateau.

Ce qui va vous manquer ?
C : Vivre dehors si souvent, sentir les éléments (la pluie aussi)…
T : Le rythme tranquille des quarts au portant sans aucune manoeuvre à faire pendant 3 jours. Et les prétextes pour ne pas se laver tous les jours.

Ce qui ne vous manquera pas ?
C : Le mal de mer
T : Surveiller sans cesse ou presque la météo. Les ennuis techniques.

Qu’est-ce qui vous a manqué le plus ?
C : Le fromage !
T : Du temps pour s’arrêter partout où on l’aurait voulu et autant de semaines qu’on aurait voulu.

Qu’est-ce qui ne vous a pas manqué du tout de la vie à terre ?
C : La foule.
T : Les cons. Les impôts mais on a du les payer quand même. Et les infos françaises subventionnées avec lesdits impôts.

Est-ce que vous reviendrez un jour chez les Gaulois ?
C : Oui, peut-être pour un mariage ? Et oui, en vacances, pour revoir les amis et la famille et les beaux paysages, mais pour y vivre à plein temps, pas dans les prochaines années.
T : Tu veux dire, le pays le plus taxé au monde, en faillite iminente et aux infos subventionnés ? Ahem. Comme si t’étais pas déjà allée en NZ, Stéph !

Avec un peu de recul, pour la prochaine fois …

Si c’était à refaire …
C : On prendrait plus de temps, et on ne se poserait pas de contraintes : la météo c’est bien suffisant !
T : On prévoirait 4 ans. Au moins.

Votre meilleure décision ?
C : Partir, même s’il y a toujours une bonne raison pour rester ! Partir et découvrir, tenir le coup malgré les difficultés de la préparation, pour voir enfin ce projet aboutir et s’en réjouir. Oui, ça rime.
T : Passer par Panama. On serait probablement encore en Patagonie à attendre un gréement neuf au fond d’une caleta perdue.

Ce que vous regrettez de ne pas avoir fait
C : N’avoir qu’une fois pris la barre pour faire les manoeuvres de port, après 2 échecs mémorables avant le départ.
N’avoir pas pris assez de temps pour profiter des escales au début du voyage.
T : Changer le gréement avant de partir même si tout semblait OK, ça nous aurait évité des frayeurs.

Ce que vous regrettez d’avoir fait
C : Je sèche.
T : Payer pour mouiller son ancre à Madère et à Statia. Si on avait eu le temps, on aurait argumenté jusqu’à ce que la police nous menace de poursuite, au moins ça aurait été clair pour tout le monde que c’était de l’extortion.

Ce dont vous êtes le moins fier
C : De ma mollesse en mer, physique et psychologique (c’est un peu la faute du mal de mer, mais bon c’est pas une excuse).
T : Mes accès de déprime dès qu’un truc – même pas très grave – ne va pas exactement comme il faut ou comme c’était prévu. Mais c’est déjà moins pire qu’au début. J’oublie parfois qu’il y a des solutions à tout.

Ce dont vous êtes le plus fier
C : D’être une des seules femmes à bord qui ait participé autant au bricolage préparatoire et aux travaux le long du voyage. Et aussi de mon capitaine.
T : Clairette.

Avez-vous pensé à rebrousser chemin ou ne pas atteindre le pays au long nuage blanc ?
C : Oui, en Irlande, et jusqu’à Madère. Les navs étaient vraiment dures avec le mal de mer, pour moi qui souffrais physiquement et moralement, et pour Tom qui devait gérer le bateau à peu près seul et qui me voyait dans un état peu engageant. Mais les escales faisaient tout oublier, alors on a décidé de continuer, en allégeant un peu le programme des navs difficiles.
T : Voui. Au début quand Clairette était malade, et quand on n’arrivait pas à redémarrer Dédé en arrivant à Panama.

Y a-t-il un choix que vous avez regretté ? Lequel ?
C : Pas d’idée qui me vienne à l’esprit. Il y a bien eu des moments durs, des fois où on s’est dit qu’on n’avait pas choisi la solution la plus simple, mais on s’en est toujours bien sortis à coups d’auto-dérision.
T : Pas que je me souvienne. On a fait ce qu’on voulait faire et atteint nos objectifs dans la mesure de nos moyens.

Allez vous écrire un livre ?
C : Dis-donc, t’as vu combien de temps ça prend d’écrire des articles de blog, déjà ? Non, pas de livre pour le moment, même si on étudie la possibilité d’imprimer le blog pour des happy fews qui n’ont pas pu suivre nos péripéties (par exemple, ma mamie qui n’est pas connectée à internet).
T : On y a pensé, on a même commencé mais il paraît que je suis à la bourre et j’ai des chapitres à écrire alors chut. Mais ça racontera pas notre voyage en tous cas, ya le blog pour ça !
C : Ah oui c’est vrai je l’avais oublié celui-là ! Il doit être planqué au fond de la table à cartes…

La prochaine fois, tenterez-vous d’avoir une petite plante à bord ?
C : On a essayé avec les fines herbes… Et ce fut la mort des fines herbes, plus l’invasion des bestioles qui se terraient dans le pot. Donc la prochaine fois, on fera comme cette fois-ci : on donnera toutes nos plantes avant de partir.
T : Non, on aimerait bien mais ça sert à rien, ça ne tient pas. Le mieux c’est les graines germées.

Pourquoi que vous avez toujours pas de perroquet qui parle ? vous aimez pas les plumes?
C : On en a vu pourtant ! En Dominique, à Statia, à Kawau Island en liberté et aux Fiji en captivité. J’ai essayé de faire dire « prout » à ce dernier mais il n’a pas vraiment collaboré.
T : Parce que les perroquets à la broche, c’est bon.

Si vous pouviez emporter une plante ou un animal qui vous a vraiment plu sur le bateau ça serait ?
C : Ca serait une source d’emmerdes à chaque rencontre des douaniers… A moins que ça soit un animal en peluche. Ca serait aussi cruel pour la plante qui mourrait de trop ou de trop peu de lumière, du manque d’eau, et de l’animal qui ne pourrait pas se promener très loin. Et je vais finir par répondre à côté : un dauphin et même toute sa troupe de dauphins, parce même au bout de 10 fois, ça reste magique de naviguer avec des dauphins.
T : C’est les nuages qui pleuvent sur le bateau Smile. Mais sinon nos peluches nous suffisent, un animal serait malheureux à bord et une plante ça aime pas l’atmosphère marine.

Un tigrounet qui fait le point. Que demander de plus ?

 

Philosophie et questions existentielles

Qu’est ce que vous ressentez le plus lorsque l’immensité est devant, dessous, dessus, partout ?
C : Le plus frappant, pour moi, c’était dessous. Ca n’est arrivé que deux fois, quand j’ai nettoyé la coque de Schnaps en plein milieu de l’Océan Pacifique. Il n’y a plus que du bleu. Toute une intensité de bleu, la vie microscopique qu’on imagine à fleur de peau, la vie macroscopique cachée à quelques dizaines de mètres, la vie à des distances phénoménales au fond du bleu, Schnaps et 2 poissons pilotes zébrés.
L’infinie capacité de l’Océan à digérer tout ce qu’on lui envoie… à l’extrême, sa capacité à nous digérer, nous et Schnaps, tout crus.
Dessus, c’est vite devenu une évidence. Trop vite d’ailleurs, et ça m’a fait du bien d’entendre Bo et Ange, ou encore Agnès, s’extasier devant le spectacle des étoiles pour me rendre compte de la chance que j’avais, toutes les nuits, d’avoir un point de vue magnifique sur les cieux.
Dessus, l’infinie complexité de la météo, de ces nuages de toutes les formes, de ces vents parfois trop brutaux, la chance qu’on a d’avoir des prévisions météo relativement fiables par rapport aux navigateurs (les vrais) d’avant tout ça.
Devant, l’oubli du temps. Ne plus compter les jours, on arrivera quand on arrivera. Ca ne sert à rien de se dire qu’on touchera terre dans 10 jours, on risque d’être déçus au onzième jour…
T : Bé en dessous c’est que 10 km maximum, et en général proche de 4 km donc c’est pas vraiment immense partout. D’autres questions ?

Ce voyage vous a-t-il changés ?
C : Oui. Non. Je sais pas. Je dirais que je suis plus ouverte à la rencontre maintenant, que j’ai appris à apprécier les cailloux et pas seulement les arbres, que j’ai découvert à quel point cette foutue idée de partir à la voile offrait de plaisirs et de bonheurs, ce qui fait envisager une installation terrestre différemment, que j’ai appris à me laver moins souvent, que j’ai un peu appris à moins m’énerver et moins vite (merci Tomtom), que… oh la la c’est dur cette question ! Je dirais que j’ai évolué, mûri, et c’est normal puisque j’ai vieilli, la différence par rapport à un mûrissement à terre c’est la vitesse à laquelle j’ai évolué : à l’image de la richesse des expériences qu’on a vécues, des personnes qu’on a rencontrées, de la densité de vie qui nous a submergée, je suppose que j’ai changé en accéléré. Et avec bien plus d’ouverture que si on était restés à terre !
T : Voui. Moi j’ai bien moins peur d’aller vers les autres. Plus d’assurance, tout ça, et l’impression aussi d’avoir évolué en accéléré !

Liévremont est-il un génie ou une niquedouille ?
C : Il est surtout pas sympa d’avoir laissé pousser sa moustache, ni de s’être coupé les cheveux, sapristi, mais où est le beau Lièvremont qu’on nous montrait aux moments forts des matchs ? Aucun souci de l’esthétisme, c’est fou ça.
T : Aucun des deux. Ni un génie ni une niquedouille ne préférerait Rougerie à Jauzion au centre, ou Parra à Trinh-Duc à l’ouverture.

Cette aventure est-elle adaptée à un couple de Castors et à leurs peluches préférées ?
C : Oui, surtout à leurs peluches. Même à Monsieur Doudou qui n’aime pas l’eau : Hobbes qui l’a en horreur n’a pas souvent regretté de nous accompagner (excepté pendant les lessives).
T : Sans aucune hésitation. En plus à deux Castors on peut assurer la propulsion en cas de défaillance moteur, ou encore en placer judicieusement un à l’étrave pour les manoeuvres de port.

Quel serait le conseil que vous donneriez à deux fous sur le point d’appareiller pour un an de navigation ?
C : Foncez !!! Et prenez le temps de profiter des escales, c’est tellement mieux en rencontrant des gens… N’attendez pas d’être à la retraite, parce qu’en partant maintenant vous pourrez repartir plusieurs fois avant la retraite, et encore à la retraite !
T : Un an, c’est pas assez.

Calculs à la mords-moi-le-nœud

Combien faut-il d’ingénieurs pour concevoir un répartiteur à MOSFETs ?
C : 1 seul pour la conception. En revanche, pour la réalisation, il en faut 1 et demi (le demi servant de temps en temps à tenir une pièce pour qu’elle reste en place le temps de la souder), et pour la suite il en faut 2 : un qui déprime parce qu’il a passé des heures à fabriquer un truc qui fond, et l’autre pour lui remonter le moral.
T : Pour un exemplaire qui ne marche pas, un seul suffit amplement. Avec quelques sacs de jurons, aussi !

Combien de crayons à papier ont été usés pour faire le point ?
T : Fastoche. Zéro. On utilisait un critérium sur la carte papier et un stylo-bille dans le livre de bord.
C : Il faut dire que reporter la trace sur la carte toutes les 12 heures, ça ne consomme pas beaucoup de mine. Et puis faire le point en pleine mer avec 3 relèvements, c’est pas facile, ya pas d’amer ! Certes, on peut utiliser le sextant, mais on n’a pas craché sur les moyens technologiques dont on disposait pour se faciliter la tâche.

Quel volume de données total échangé par la BLU ?
C : Ah pour ça faut allumer l’ordi de bord. Revenez dans 1/2h le temps qu’il se mette en route.
T (1/2h plus tard) : Probablement autour de 1 Mo (714 Ko de messages envoyés ou reçus depuis qu’on est passés à Airmail aux Antilles, et avant avec Paclink je n’ai plus les fichiers, moins ce qu’on a pu faire par internet aux escales).

Combien de kilos de pâtes engloutis ?
C : J’évaluerais ça à 80 kg. Sur la période du voyage, ça nous donne une moyenne de 1,2 kg par semaine.

Combien de cartes postales vous avez envoyées en tout depuis que vous êtes partis ? et à qui vous en avez envoyé le plus ?
T : On va laisser la parole à Miss Statistiques Smile
C : 147 pour le moment ! Les privilégiés sont : Papa et Maman Clairette, Papa Tomtom Hubert et Lenka, Virginie, Bo et Ange, Dom et Jean-François et Isa et Jacques. Je ferais remarquer à la poseuse de la question qu’elle a eu 3 cartes postales, autrement dit elle est en 2ème place, alors qu’elle n’avait pas d’adresse fixe pendant bien bien longtemps.
Si on compte les réponses qu’on a eues… Environ 50. On compte les méls aussi, parce que vous n’avez pas toujours les moyens de nous envoyer du courrier.
Terminons par le nombre de lettres/cartes papier qu’on a reçues, parce qu’on était contents : 2. Un faire-part de naissance qui a fait un demi-tour du monde, et un colis de Papa Maman Clairette. Et on devrait bientôt recevoir quelques lettres qui nous ont été envoyées à Mangareva mais que le postier a méticuleusement laissées traîner dans le tas à trier jusqu’à ce qu’on parte.

Quelle est la quantité d’eau de mer que vous avez utilisée en chasse d’eau ?
C : Comme on a régulièrement fait pipi ou caca sur la jupe, on peut dire qu’on a utilisé tout l’Océan en chasse d’eau. Ce qui fait 1,3 milliards de km3.
T : Toi, on a dit qu’on allait te pourrir ton blog de toutes façons.

Parlons chiffres

Combien de peluches à bord ?
C : Galipette, Félicien, Hobbes, Girouette, Firmin, Titosaurette, Maouw, Cochonnette, Krali, Lilipette, Joëlle la goële, ça fait 11 !
T : Et le Poipoisson alors, qu’est-ce que tu fais du Poipoisson ?? 12 !

Combien de milles au total ?
C : Demandez donc à Tomtom et à son super programme fait maison
T : 15997.017 sur le fond à la vitesse moyenne de 4.33 noeuds, d’après les traces d’OpenCPN. Meilleure perfo sur 24h : 175.4 milles soit 7.3 noeuds, en partant de Panama côté Pacifique. Meilleure moyenne sur une étape : des Tonga aux Fidji à 5.88 noeuds de moyenne (et 0 h moteur hors arrivée et départ), et encore on a freiné pour ne pas passer entre les îles Lau de nuit.

Pourcentage du temps en mer ?
C : C’est dans le petit ordi de bord qui est démarré, faut en profiter.
T : On a fait, en cumulé, 154 jours 02 heures et 25 minutes (soit 3698.42 h) de navigation entre le 16 juillet 2010 14h00 et le 28 octobre 2011 04h20 UTC (soit 11246.33 h). Soit un pourcentage de 32.9 %. Et on a trouvé qu’on avait beaucoup navigué ! Dire que le programme par la Patagonie prévoyait 50% de nav’… voir « Votre meilleure décision ? », plus haut Smile

Une idée de la consommation totale de gasoil ?
C : De tête, 2.1 litres par heure. Plus les fuites, plus ce qu’on a jeté à Panama.
T : Ouaip. 600 h multiplié par 2.1 ça fait 1260 L. Sans compter en effet ce qu’on a perdu en fuites diverses, notamment celle de la jauge du réservoir, et les 140 L contaminés balancés à Panama.

Une idée de la répartition de votre production d’énergie cumulée entre éolien, solaire, moteur, quais, etc… ?
C & T : A la louche : on a fait 73 nuits en marina reliés au quai, soit environ 16% des nuits. Comme on a bien chargé les batteries à ces moments-là et qu’il y avait le 220V, on va dire que 20% de l’électricité provient du quai. L’éolienne assurait la totalité de la production quand il y avait plus de 15 noeuds de vent au mouillage (ç’a été très utile dans le Pacifique), le solaire 10% parce qu’on n’a qu’un seul panneau de 75 Wc, on peut considérer que l’éolienne et le moteur se partagent les 70% restants à parts égales. L’hydrogénérateur a produit une proportion à peu près négligeable au total, mais il nous a bien aidés par deux fois quand Dédé ne démarrait plus (il l’a d’ailleurs aidé à redémarrer dans l’Atlantique en rechargant la batterie moteur).
T : Et niveau énergie calorifique, on a rempli nos deux Cubes de Butagaz deux fois, tous les 5-6 mois environ.

Et en bon scientifiques, sauriez-vous estimer l’énergie propulsive totale que vous a offerte Eole pendant des dizaines de milliers de miles ? Ca ferait combien en équivalent Gasoil ?
C : Faut poser la question à Tomtom.
T : Voyons-voir. 3698.42 h de nav en tout dont, allez, autour de 300 h au moteur seul (600h au total, mais faut déduire les heures où le moteur tourne juste pour charger les batteries, au mouillage ou quand le vent est suffisant pour que l’apport du moteur soit négligeable), on a donc fait environ 3400h de nav’ à la voile pure. Comme Dédé le XUD consomme 2.1L par h (mais aurait probablement consommé plus en fonctionnement 24h/24 à 2000 tr/min), ça aurait fait au moins 7140 L de gasoil consommés Smile. Pour l’énergie en kJ je saurais faire en évaluant la résistance à l’avancement de Schnaps mais j’ai la flemme et ça n’apportera pas grand-chose Smile.

Combien de Wifi trouvés sur la route ?
C : Plus que d’escales, car parfois on en captait plusieurs avec la boulette ! Mais des wifi gratuits, on a dû en utiliser 18.
T : Quasiment à chaque escale. Fastoche dans les Antilles anglo-saxones où il y avait toujours un Hotspot en accès libre, plus difficile dans le Pacifique où l’internet est par satellite et coûte cher.

La boulette, accrochée au lazy-bag. Un investissement judicieux pour avoir internet à bord. On captait parfois des wifi distants de 2 à 3 km.

Ca coûte combien ? Etes vous restés dans les limites de votre budget prévu ?
T : Miss Statistiques ?
C : Environ 66 fois le prix d’un Paris-Auckland pour deux personnes, et 469 fois plus de temps. Bon allez, on va vous donner des détails, mais ça sera dans un prochain article !
Non on n’a pas respecté le budget prévu, mais on est restés dans les limites du budget + matelas.


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2 comments to Un demi-tour du monde en 83 questions

  • François TABARY

    Bon, j’avais en attente une deuxième question, mais elle se trouve parmi les 83 questions déjà posées. Bravo à la curiosité et à l’imagination de tous les internautes.

    Si ce n’est pas trop tard, je vais me risquer à en poser une troisième :

    à partir du moment où Claire a participé à la conduite de Schnaps (…après la période du mal de mer), est-ce que ça n’a pas été trop dur pendant les quarts de manoeuvrer les voiles seule, surveiller la navigation, la barre, bref tout faire pour que le bateau avance dans la bonne direction, en sécurité, à la bonne allure, par tous les temps, de jour comme de nuit ?
    Question complémentaire : est-ce que le capitaine en a été satisfait ?

    • Clairette

      En fait j’ai toujours fait mon possible pour prendre mes quarts, même quand j’étais malade. Tomtom avait tout de même besoin de dormir !! Mais d’une part Tomtom me laissait dormir plus que la moitié du temps pour me préserver, et d’autre part quand j’étais de quart j’étais juste capable de détecter qu’il fallait probablement faire quelque chose, mais quoi ??? Alors je réveillais Tomtom qui faisait la manœuvre (éventuellement avec un peu d’aide de ma part si c’était pas trop dur) et qui retournait se coucher.
      Ensuite quand j’ai maîtrisé mon mal de mer (merci le Stugeron), j’étais autonome dans mes quarts, mais pour les grosses manœuvres (prendre un ris, envoyer Corentin, empanner alors qu’on a les ailes du papillon et que ça fait plein de ficelles partout et même un tangon qui se promène par exemple) je réveillais Tomtom si c’était urgent, ou j’attendais que son quart arrive pour faire la manœuvre avec lui, vu qu’au milieu de l’Océan, on est rarement à 1/2h ou 1h près. Tomtom, lui, s’amusait à faire les manœuvres compliquées tout seul pendant que je dormais, mais je crois que c’était autant pour s’amuser, pour savoir s’il était capable de le faire tout seul, que pour me laisser dormir tranquilou.
      Mais surveiller Schnaps pendant 4 heures, en tous cas loin des côtes, c’est assez facile, surtout si le vent est stable (on n’a rien à faire). L’ordi de bord qui nous dit si on a dévié d’1° ou de 20° par rapport à la route est assez pratique aussi, et on doit un grand merci à Raymond le régulateur d’allure qui a barré quasiment tout le temps !
      D’ailleurs, la nuit, hors de routes fréquentées, on dormait beaucoup, en se réveillant régulièrement à l’aide d’un minuteur pour faire un tour d’horizon, regarder les étoiles, adapter la commande de Raymond si nécessaire… et se recoucher.
      A la question complémentaire, le capitaine répond : Moyen bof au début, mais après, oui !

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